L’Unité Médicale d’Intervention en Milieu Maritime du BMPM est une capacité unique sur la façade méditerranéenne.
Au large de Bastia, le 5 octobre 2012, un navire à passagers déclare un feu de navire dans le compartiment incendie. Près de 300 personnes sont à bord. Les autorités informées, plusieurs unités de lutte contre les incendies et des équipes médicales sont envoyées sur le navire. Il s’agissait de l’exercice de grande ampleur Neptune 2012. Opportunité pour l’Unité Médicale d’Intervention en Milieu Maritime (UMIMM) du BMPM de prouver ses compétences face à une situation multi-victimes et son aptitude à travailler en collaboration interservices.
Cette unité, intégrée dans le groupement santé du bataillon depuis 2006, se compose de 137 personnes dont 34 médecins urgentistes, formés à la médecine de catastrophe. Accompagnés d’infirmiers et d’auxiliaires, ces hommes et ces femmes agissent au quotidien au sein du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR). Selon le médecin en chef François Topin, médecin-chef du BMPM, l’UMIMM a été créée pour être déployée sur des navires en état d’avarie et sans menace de sombrer : « Notre intervention consiste à appréhender l’aspect sanitaire, nous nous occupons des victimes tandis que les pompiers peuvent continuer à traiter le sinistre »
Unité d’élite
La force de cette unité réside dans sa rapidité de mise en oeuvre. Le matériel nécessaire pour l’installation d’un poste médical avancé à bord, soit plus de 500 kilos de matériels, est conditionné dans douze caisses préparée à bord d’un véhicule dédié. Ce dernier est prêt à partir 24h/24 et 7 jours/7. L’équipe déployée lors de l’exercice Neptune 2012 était articulée comme suit: 9 personnes soit un médecin en chef, trois binômes médecin-infirmier et deux marins-pompiers auxiliaires sanitaires. Un Caïman Marine a transporté ces marins et tout le matériel en une seule liaison. Tous les membres de l’UMIMM sont formés à l’hélitreuillage et à l’aérocordage.
Pour le médecin en chef Patrick Benner, commandant le détachement de l’UMIMM lors de Neptune 2012, cette technique apporte un atout non négligeable: «les 9 personnels de l’UMIMM et les 12 caisses sont acheminées à bord en moins de 12 minutes.» Le recours à l’aérocordage permet de diminuer le temps de vol stationnaire et accroît l’autonomie de l’aéronef tout en augmentant son rayon d’action potentiel.
Décollage en deux heures
L’UMIMM du BMPM est la seule unité, sur la façade méditerranéenne, à disposer d’un lot médical aussi complet, prêt à l’emploi et mobilisable pour un tel déploiement tout en deux heures. Lors de catastrophes intégrant une situation multi-victimes, un sac de secours ne suffirait pas. « Certes, il n’y a pas eu d’accidents majeurs récemment dans notre zone de compétence, mais ce n’est pas pour autant que nous devons ne pas être prêt à y faire face à tout moment » explique le MC Benner. Les équipes et le matériel sont parfaitement modulables en fonction des besoins de la mission et des types de blessés à médicaliser. Un effort particulier à été consenti sur la quantité d’oxygène médical emporté. Lors de Neptune 2012, l’UMIMM a prouvé qu’elle pouvait répondre efficacement à des accidents maritimes d’ampleur.
« Lorsqu’un sinistre se déclarera, les autorités sauront faire appel à nos compétences. » Le MC Benner se félicite surtout de l’implication dont fait montre son personnel et de l’exceptionnelle motivation qui règne dans l’unité : « Ils sont toujours partants !» Dans un avenir proche, l’unité sera dotée de matériel plus léger et de nouvelles technologies comme par exemple un appareil d’échographie portatif afin de repousser encore les limites du possible.
Sources : © Marine nationale
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