Les marins-pompiers de Marseille, comme tous les services de secours et les soignants, sont en première ligne face au Covid-19. Comment sont-ils organisés pour faire face à cette pandémie.
Au cours de la première phase de la crise, l’état-major du Bataillon a évalué les effets potentiels sur l’organisation de l’apparition du Covid-19 en France et notamment dans sa zone de compétence. Cette étape a été complexe, puisque le niveau de connaissance concernant ce nouveau virus était relativement faible. Il a fallu réactiver certaines procédures mise en place il y a 10 ans pour faire face au H1N1.
Des moyens matériels
Dans un deuxième temps, lorsque l’épidémie a touché la France, le Bataillon a ajusté son organisation afin de faire face au nombre croissant d’interventions liées au Covid-19 et d’assurer un haut niveau de protection de ses personnels sur le terrain comme en caserne. Sur le terrain, 6 vecteurs sanitaires spécifiques ont été mis en place : les véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) COVID. Ces 6 vecteurs sont des ambulances avec un armement en matériels allégé et dont la cabine de conduite et la cellule sanitaire sont étanchéifiées. Ces éléments permettent de limiter les transferts de contamination mais aussi de faciliter les opérations de désinfection après intervention. Au départ, s’ils étaient engagés pour prendre en charge les victimes « cas possibles COVID », l’explosion du nombre de cas sur Marseille (plusieurs centaines de sorties d’engins liées au Covid-19 en mars) a ensuite fait évoluer cette stratégie d’engagement. Les VSAV COVID sont donc désormais engagés uniquement pour des victimes « cas confirmés COVID » et les VSAV traditionnels assurent les cas possibles et les autres missions sanitaires.
Une nouvelle procédure de gestion des appels et des matériels adaptés
Outre ces vecteurs spécifiques, des procédures de traitement des appels de secours, de conduites à tenir pour la prise en charge des victimes et de reconditionnement des personnels et des matériels ont été déployées. Le BMPM a également mis à disposition des marins-pompiers des protections adaptées aux différentes situations opérationnelles comme des masques chirurgicaux ou le lot COVID. Ce lot, utilisé pour la prise en charge des cas probables ou confirmés du Covid-19 est constitué d’une sur blouse, d’une charlotte, d’une paire de lunette, de gants en nitrile et d’un masque FFP2.
Une solidarité à toute épreuve
Face à cette épidémie et au-delà des interventions, chaque centre d’incendie et de secours et chaque service a su adapter son fonctionnement pour protéger ses équipes et assurer ses missions via le renforcement de mesures d’hygiène, le respect des gestes barrières ou encore la rotation des personnels ou le télétravail. Les activités de soutien ont également fait preuve d’une résilience importante pour assurer les approvisionnements en équipements de protection et en produits consommables ainsi que l’entretien des engins, le service de restauration et le suivi médical des personnels militaires et civils. Ces activités de soutien représentent la face cachée de l’iceberg et ne doivent pas être oubliées : elles permettent de surmonter une crise de longue durée.
Une réorganisation mise au profit de la population
Le Bataillon s’est également engagé dans diverses actions face à cette pandémie qui ne relèvent pas stricto sensu de ses missions. Il faut citer la mise en place d’un tri secouriste devant l’IHU Méditerranée. En accord avec le service du Pr Raoult, ce dispositif intervient 7 jours sur 7 pour fluidifier et sécuriser la file d’attente et faciliter ainsi l’accueil au sein de l’institut. Les 7 marins-pompiers présents en profitent pour faire de la pédagogie sur les gestes barrières et distribuer des masques.
Le BMPM soutient également l’agence régionale de santé (ARS) PACA en participant aux contrôles sanitaires des équipages à bord des navires de croisière à quai au GPMM. Des ambulances de réanimation ont été mises à disposition du SAMU 13 pour participer à des transports inter-hospitaliers. Sur demande de l’ARS PACA, le BMPM sera certainement appelé à apporter divers soutiens complémentaires.
La capacité d’adaptation et la réactivité du Bataillon ont permis d’assurer sans faille la gestion de cette crise sans précédent. Aujourd’hui, le Bataillon est dans une phase de consolidation des actions et de préparation des effets post-épidémie en casernes et sur le terrain. Dans ce contexte, il est nécessaire de respecter le confinement et les directives du gouvernement en la matière. Il s’agit de la meilleure façon de soutenir la chaîne des secours mobilisée depuis plusieurs semaines et de lutter contre l’épidémie. Cet effort hors norme fourni par le Bataillon ne doit pas faire oublier que les marins-pompiers se préparent également à faire face au principal risque estival, le feu de forêt.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées