Géopolitique actuelle et crises récentes le démontrent, une forte proportion de crises ou de catastrophes naturelles concernent des régions littorales.. La bande littorale, ou l’interface terre/mer, se doit donc d’être finement observée et appréhendée dans ses trois dimensions (mer-air-terre). Témoignage d’une actrice clef des opérations amphibies.
«Sur un BPC, mes journées sont chargées. Mon travail commence dès 5 heures le matin par l’observation de visu de l’état du ciel, de la mer ou du vent. Ce sont des observations que je confronte ensuite aux modèles numériques que je reçois informatiquement du CISMF. Si j’ai constaté un vent Nord-Est de 20 nœuds à 5 heures, je vais donc regarder attentivement les modèles qui s’en rapprochent. En fonction de la zone d’exercice, je peux ou pas appeler des sémaphores à terre pour affiner mes données et ma «prévi» future.
Un Metoc doit évidemment se tromper le moins possible, car ses prévisions vont conditionner les modes d’action. Un Metoc trop optimiste peut engager la sécurité des moyens mis en œuvre. Un Metoc trop prudent va conduire à fermer inutilement des fenêtres d’opportunités au commandement. Autre temps fort de ma journée, à 8 heures tapantes chaque matin : le briefing état-major durant lequel je fournis les conditions météo de la journée et celles à venir. Ma journée est ensuite rythmée par les briefings particularisés pour le commandant, les équipages d’aéronefs ou encore d’engins amphibies. Tout est fonction des conditions météo rencontrées et des activités programmées. Aujourd’hui, par exemple, à midi, j’ai déjà vu le commandant 3 fois afin de recaler les prévisions. Enfin, le soir, j’ouvre le briefing «opérations». Metoc, ce n’est donc pas un métier de tout repos. Mes analyses portent à conséquence. En contrepartie, on est au coeur des opérations»
SM Roxane ADSAUR - METOC sur le BPC TONNERRE
Sources : © Marine nationale
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