En charge des problématiques de sécurité et de protection de la santé et de l’environnement, Gilles, chef du bureau prévention, environnement et incendie, a veillé, huit années durant, à la sécurité physique et psychologique des militaires de la base aérienne 367 « Capitaine François Massé » ainsi qu’à la protection du milieu naturel guyanais.
Gilles est ingénieur, civil de la défense et chef du bureau prévention, environnement et incendie (BPEI). Cela fait maintenant huit ans qu’il occupe ce poste. Il a quitté l’uniforme après 25 ans de loyaux services en tant que mécanicien. « C’était très enrichissant personnellement, explique-t-il, nous rencontrons beaucoup de gens et quand nous apportons des solutions aux autres, c’est très gratifiant. » Il s’est reconverti vers la protection du personnel et de son lieu de travail, en suivant des formations dans le domaine de la santé, de la sécurité et de l’environnement. Aujourd’hui, il quitte la base aérienne 367 « Capitaine François Massé ». L’occasion de revenir sur le rôle qu’il a tenu dans la sécurité du site et des unités.
Un rôle polyvalent
En plus de la fonction de chef du BPEI, Gilles est également chargé de la prévention des risques professionnels (CPRP), spécialisé dans la santé et la sécurité au travail et chargé de la protection de l’environnement (CPE). Il est directement rattaché au commandant en second de la base et doit conseiller le commandant sur les problématiques liées à sa fonction. Il est chargé de toutes les emprises de la base aérienne : le site de Matoury, le site « Bélier », le site « Mont-Vénus », hôte du radar GM406, et les six hélistations réparties sur le territoire guyanais. Afin de coordonner ses actions sur chaque terrain, il est en relation avec des correspondants prévention au sein de chaque unité. En cas de problématique dans son domaine de compétence, le chef du BPEI s’attelle à réunir ses interlocuteurs pour solutionner le défaut ou envisager des mesures de réduction de risque puis rédiger une procédure de référence qui sera immédiatement mise en application.
Un ancrage dans le monde actuel
Ses casquettes sont multiples et ses prérogatives liées aux enjeux contemporains comme l’environnement. Il organise, entre autre, le tri des déchets sur la base, l’évacuation des nuisibles, et résout les situations de pollution anormale. Il a, par exemple, sollicité le personnel du conservatoire des espaces naturels lorsqu’une partie du site a dû être déboisée. Il a alors fallu recenser les espèces. « Nous nous engageons toujours à respecter la faune ou la flore », précise-t-il. D’autre part, il gère les procédures à suivre en cas de pollution. La plateforme aéronautique est notamment équipée de vannes d’isolement pour récupérer les polluants qui se seraient répandus lors de la rupture d’un réservoir ou d’une fuite conséquente. Il a aussi réalisé divers projets comme la campagne d’évaluation des risques chimiques, « un travail de longue haleine qui a nécessité un investissement humain et financier important », avoue-t-il.
Une fonction au service des autres
La fonction de chef du BPEI nécessite d’être tourné vers les autres et d’être engagé auprès du vivant. Il conseille et informe le personnel sur les procédures à suivre et les possibilités qui s’offrent à eux pour travailler en sécurité. L’aspect psychosocial relève aussi de sa fonction : un groupe pluridisciplinaire est prêt à se réunir en cas de problème pour apporter des solutions concrètes et rapides. Selon lui, le dialogue est primordial pour « prendre conscience des répercussions que pourraient avoir les activités sur leur santé et sur la sécurité des autres ».
L’adaptation entre théorie et pratique
Dans son métier, l’ingénieur civil de la défense ne doit pas seulement se fier aux chiffres et aux normes mais plutôt tenir compte des réalités du terrain et des spécificités de chaque milieu. « Il faut être pragmatique pour mener à bien notre mission, ne pas s’en tenir stricto sensu à la lettre, conseille-t-il. Il faut pouvoir adapter ses conseils à la situation, ne pas vouloir la perfection, il faut tendre vers mais ne pas se créer des blocages et des nœuds au cerveau. On doit surtout penser à l’humain. »
Son expérience de la crise sanitaire
En mars 2020, au début de la pandémie, Gilles a dû gérer un revirement en matière de santé au travail. « Cette crise était délicate, confie-t-il. La charge de travail était importante. Nous avons dû prendre en charge ce nouveau domaine et travailler encore plus et dans l’urgence. » La sensibilisation, notamment grâce à des campagnes d’affichage, a fait partie intégrante du processus. Plus que jamais, son rôle a été primordial. Ce virus a questionné, le spécialiste en santé et sécurité a été contraint de s’adapter et de trouver de nouvelles réponses et ce, malgré la diversité des avis scientifiques. « Une multitude d’informations nous arrivaient et il fallait les étudier pour en faire ressortir les éléments pertinents », déclare-t-il. Par ailleurs, il y a eu des difficultés d’approvisionnement liées à l’éloignement avec la France métropolitaine. Malgré tout, il fait le constat suivant : « Il y a eu une bonne coopération du personnel, les gens ont pris la mesure des choses. »
La conclusion de huit années en Guyane
Après avoir servi huit ans les Aviateurs de la base aérienne 367 « Capitaine François Massé », il retourne en métropole, à Bordeaux. « Venir en Guyane au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace était pour moi une grande satisfaction », explique-t-il. La biodiversité du territoire sud-américain lui a beaucoup apporté : « Un dépaysement total par rapport à la métropole. » C’est avec beaucoup de reconnaissance que les Aviateurs font leurs au revoir à un pair dévoué à sa mission.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace