Le CSGE à la FAN, c’est le Centre Support de la Guerre Electronique de la Marine. Son commandant, le capitaine de frégate Patrick L. dévoile, malgré d'évidentes raisons de discrétion, quelques unes de ses missions.
« Avant d’expliquer le but et le fonctionnement du CSGE, il faut d’abord expliquer le terme de « guerre électronique ». Il s’agit d’écouter - de la même façon qu’on écoute une radio dans la vie de tous les jours - les radars (avec des récepteurs particuliers) et les communications radios militaires.
Le signal recueilli est comparé à un référentiel pour tâcher d’identifier qui émet, où et pour quel usage. Ensuite, en terme « tactico-opérationnel », il s’agit aussi de gêner, d’empêcher un adversaire d’utiliser ses radars ou ses radios en les brouillant.
MISSIONS
La principale mission du CSGE est opérationnelle et a un caractère permanente. Il s’agit du soutien en Guerre Electronique (GE) de la Marine. Concrètement, notre mission consiste à faciliter la préparation les « bibliothèques » des intercepteurs radar des bâtiments qui en sont dotés. Grâce à ce travail, les systèmes de combat reconnaissent automatiquement la signature électronique des radars interceptés et déterminent éventuellement quelles contre-mesures, brouillage ou « leurrage » il faut mettre en œuvre pour protéger le bâtiment.
Le CSGE participe ainsi directement à l’autodéfense des unités. Le travail est identique pour la guerre électronique radio qui est un domaine en cours d’appropriation, depuis plus de trois ans.
Pour réaliser ses missions, le CSGE se base sur les informations fournies par la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et le Centre de Renseignement Marine de Brest (CRMar). La mise au point des contre-mesures se fait en étroite collaboration avec la DGA.
La deuxième mission du CSGE consiste en l’analyse des interceptions. Deux types d’analyses sont faites : l’une est dite de niveau 1 et nécessite de vérifier le travail effectué sur les unités pour capitaliser le retour d’expérience et améliorer la qualité des bibliothèques qu’il fournit aux FDA, SNA, bientôt aux FREMM et aux Caïman Marine.
L’autre est l’analyse technique des interceptions. Ce travail qui relève du monde du renseignement abonde la base centrale des signatures radar au profit des trois armes.
Enfin, le CSGE est un centre d’expertise qui participe à de nombreux projets que ce soit avec la DGA, les industriels du domaine de la GE ou les autres armées.
ÉQUIPAGE
Le CSGE est composé de deux civils et de marins venus de toutes les composantes de la marine et de la Direction du Renseignement Militaire. Un « brassage » qui favorise le croisement des cultures opérationnelles et le décloisonnement des domaines. Le CSGE est naturellement interfacé avec les industriels du domaine et la dga »
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense