Deux fois par an, à l’hiver et à l’été, une partie des commandants d’unités de la Force d’action navale (FAN) change. Afin de tenir compte des particularités de chaque type de bâtiment ou entité, le temps de commandement varie entre 12 mois (bâtiment école, bâtiment base de plongeurs démineurs, patrouilleur de service public…) et 18 mois (chasseur de mines tripartite, patrouilleur de haute mer, frégate de type La Fayette…), voire 2 années (bases navales, porte-hélicoptères amphibies, porte-avions...).
Cet été 68 unités de la FAN auront à leur tête un nouveau « pacha » comme le veut l’expression. Depuis le début de l’année 2019, près d’une centaine de nouveaux commandants ont été nommés à la tête d’unités de la FAN, comme les navires, les bases navales, les groupements de plongeurs-démineurs…
Parmi eux, on retrouve des officiers, mais également des officiers-mariniers supérieurs, comme à bord des bâtiments d’instruction à la navigation (BIN) ou de voiliers tel le Mutin.
Désignés par décret du Président de la République, ces hommes et femmes ont pour mission de « servir, vaincre, et commander » comme l’a rappelé le vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Rolland, amiral commandant la force d’action navale lors de son intervention au stage des futurs commandants d’unités. Ils sont les figures de proue des équipages.
Chaque année, la moitié des commandements des 30 unités que compte la force de l’aéronautique navale change. Entre les 3 bases d’aéronautique navale bretonnes (BAN Landivisiau, Lanvéoc et Lann-Bihoué) et celle d’Hyères, mais aussi outre-mer, la force de l’aéronautique navale fait reconnaitre ses nouveaux commandants changeant ainsi tous les deux ans en moyenne.
L’aéronautique navale se compose de plus de 4 000 marins répartis parmi des flottilles, des centres d’expertise, de logistique, d’entrainement et de formation, des escadrilles, des bases d’aéronautique navale et des centres de coordination et de contrôle marine (CCMAR).
Les prises de commandement sur les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) sont rythmées par le cycle opérationnel dans lequel se succèdent la période d’entrainement sur les simulateurs et en mer, la patrouille, le soutien et enfin les permissions. Ainsi, il n’y a pas de période dédiée dans l’année à la relève des commandants sur sous-marins redondant avec la phrase d’avant. Par ailleurs, chaque sous-marin est armé par deux équipages, un bleu et un rouge, il y a donc deux commandants par sous-marin. La durée moyenne d’un commandement est de 2 cycles.
Pour devenir commandant de SNA, il est nécessaire d’exercer l’ensemble des fonctions liées à la conduite du sous-marin et des opérations et de réussir le cours de commandement ou COURCO, sésame du commandement de sous-marin. Celui-ci se déroule traditionnellement en mai, la phase terre précède la phase mer, tant redoutée. La phase terre alterne entre des visites, des conférences mais aussi des tests sur simulateurs. La phase mer, très dense, permet aux futurs commandants d’aborder l’ensemble du spectre des activités des sous-marins. Pour devenir commandant de SNLE, il est nécessaire d’avoir été au préalable commandant sur SNA, puis commandant en second de SNLE.
Après un commandement de SNLE, il est possible de prendre le commandement de l’escadrille des SNA à Toulon ou de l’escadrille des SNLE à Brest, dont les missions sont d’assurer la disponibilité du personnel (entraînement/qualification des équipages) et du matériel (entretien des sous-marins).
Les forces sous-marines sont également composées de 4 centres de transmissions (Rosnay, France Sud, Sainte Assise, Kerlouan) qui assurent les transmissions au profit des SNLE et des SNA. Commandés par des experts en transmissions, ces derniers ont effectué la majorité de leur carrière dans ce domaine. Les prises de commandement ont lieu en fin d’année scolaire ou à la rentrée de septembre. Il en est de même pour le commandant de la base opérationnelle de l’Ile Longue qui est dédiée à l’accueil et au soutien des SNLE ainsi qu’à l’assemblage des missiles. Ce commandement est réservé aux experts dans les domaines de l’exploitation, la conduite du sous-marin et du nucléaire.
Les commandements dans la force maritime des fusiliers marins et commandos ont lieu tous les deux ans. Il s’agit du commandement des unités de fusiliers marins (au nombre de 9), des unités de commandos marine (au nombre de 7), et bien sûr du commandement de la force elle-même, par un contre-amiral.
Pour les unités de commandos marine, il n’y a pas de règle invariable : elles peuvent être commandées par des officiers issus de l’École navale, mais aussi par des officiers sous-contrat ou encore des officiers spécialisés de la Marine (anciens-officiers mariniers supérieurs).
Les unités de fusiliers marins sont quant à elles commandées par des officiers spécialisés de la Marine ou directement par des officiers mariniers supérieurs. Les compagnies de fusiliers marins de Lann-Bihoué et Lanvéoc sont par exemple commandées par des majors ou des maîtres-principaux, appelés « commandant » (la fonction primant sur le grade).
Le fait que des officiers spécialisés de la Marine puissent accéder à un commandement d’un groupement de fusiliers marins (GFM) est l’exemple même de l’escalier social dans la Marine nationale. A titre d’exemple, l’actuel et tout récent commandant du Groupement de fusiliers marins Méditerranée (actuellement capitaine de frégate) a commencé sa carrière à l’Ecole des mousses, à 16 ans. Il commande aujourd’hui le GFM, soit plus de 600 personnes, répartis en 3 compagnies, sur 4 sites géographiques différents.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées