Parmi les unités dites rattachées à la Force d’Action Navale (FAN), la Cellule Plongée Humaine et Intervention sous la Mer (CEPHISMER) est une entité dont l’expertise dépasse désormais nos frontières. Rencontre avec son commandant : le CF Jord Lucas.
« Commandant, la CEPHISMER c’est quoi ?
C’est une sorte d’« état-major » de la plongée avec toutes ses prérogatives. Ses actions recouvrent des domaines aussi variés que l’écriture de la réglementation plongée, la définition des normes d’entraînement, la mise au point et la mise en service du matériel, le contrôle des unités et des plongeurs, la gestion des ressources humaines (le rotary1des officiers mariniers plongeurs démineurs est préparé par la CEPHISMER pour la DPMM). Toutes les autorités organiques de la marine mettent en œuvre des plongeurs : ALFAN et ALFOST en premier lieu, mais également ALAVIA avec les plongeurs d’hélicoptère ou encore ALFUSCO à travers l’emploi des forces spéciales.
À quoi la CEPHISMER sert-elle ?
D’abord, une vingtaine de plongeurs d’armes (plongeurs démineurs et nageurs de combat) sont affectés à la CEPHISMER en qualité de « plongeurs d’essai ».Dans l’environnement sécurisé du Centre Hyperbare (CH), ils mettent au point les procédures de plongée (paliers de désaturation – domaine d’emploi des gaz NITROX et TRIMIX) et de fiabiliser puis d’« homologuer » les matériels qui seront ultérieurement mis en service.
Environ 800 plongées d’essais ont ainsi été conduites l’année dernière, dont 200 plongées par système dans le CH. Une plongée à saturation à 100 mètres a, par exemple, été réalisée avant l’été dernier. La période de désaturation s’est étalée sur six jours. Les plongeurs de la CEPHISMER participent également aux actions de contrôle. Tous les ans, 80 audits d’unités sont réalisés et 200 plongeurs de bord sont évalués lors du « contrôle professionnel ».
Quelles sont vos autres actions ?
La CEPHISMER présente également un volet très « opérationnel » car une partie du personnel est en charge de matériel lourd lié au sauvetage de sous-marin (robots sous-marins télé opérés jusqu’à 2 000 mètres de profondeur et scaphandre atmosphérique Newtsuit jusqu’à 300 mètres. Une autre partie participe au tour d’alerte de mise en œuvre jusqu’à 600 mètres du NSRS (Nato Submarine Rescue System). Cela demande au personnel une grande disponibilité. Ces équipes affichent d’ailleurs entre 100 et 120 jours de mer par an et assurent une alerte permanente à 24 heures. L’action des équipes « sauvetage de sous-marin » est évidente et primordiale. Pour le reste, toute l’énergie de la CEPHISMER est tournée vers la sécurité en plongée dans les armées. La plongée n’est pas une activité dangereuse, mais c’est une activité à risques. C’est par la définition de procédures robustes, par la mise au point de matériels fiables et par l’emploi de marins bien formés et bien entraînés que ce risque est maîtrisé.
17 personnes, c’est l’effectif du Centre Support de la Guerre Electronique de la Marine CSGE, dont les activités peuvent se résumer (secret défense oblige) à plusieurs dizaines de comptes rendus d’interceptions traités par an, des milliers d’interceptions traitées, une centaine de « bibliothèques » fournies aux forces et une centaine d’analyses de 2èmeniveau. |
1 : Appellation désignant le Plan Annuel des Mutations (PAM)
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense