Portrait du médecin chef des services Martinez, chef du service santé pour la force d’action navale

« J’ai rejoint l’École du service de santé des armées de Bordeaux le 1^er septembre 1987. A l’issue de l’École d’application j’ai choisi de servir dans la marine nationale.

Après 10 années d’affectations essentiellement embarquées en métropole et outre-mer, mon intérêt pour le soin psychique a conduit la direction centrale à me proposer le poste de chef de service de psychologie appliqué de Lorient. Diplômé en psychologie, je suis chargé pendant 6 ans, avec une équipe de psychologues de la marine, de la sélection des commandos marine, et aussi de leur soutien psychologique en base arrière et en opérations extérieures (OPEX).

En janvier 2012, je suis affecté à Paris en qualité chef du service de psychologie de la marine, bureau dépendant de la direction du personnel militaire de la marine.

Nommé au mois de mars 2015 coordonnateur national du soutien médico-psychologique des armées, je passe plus de 4 ans à la division expertise et stratégie santé de Défense de la direction centrale du service de santé des armées.

Depuis le 1^er juillet 2019, je suis le chef du service de santé pour la force d’action navale, à la tête d’une chefferie qui dépend de la direction de la médecine des forces (DMF).

La chefferie du service de santé pour la force d’action navale (CSS FAN) a la singularité d’être une unité du service de santé des armées (SSA) mis pour emploi auprès de l’amiral commandant la force d’action navale. Structurée comme un centre médical des armées (un échelon de commandement et des service médicaux embarqués comparables à des antennes médicales), l’organigramme de la CSS FAN est décrit en miroir de celui de l’état-major de la force d’action navale. Cette organisation répond aux besoins de préparation, de soutien et de contrôle technique de services médicaux embarqués répartis sur l’ensemble du globe, et à la particularité des missions des unités de la marine nationale.

Le chef du service de santé de la force d’action navale est le conseiller technique de l’amiral commandant la FAN dans le domaine de l’hygiène navale, de la santé et du facteur humain. Cette mission auprès d’une haute autorité de la marine a pris toute sa dimension dans le contexte épidémique que nous connaissons. Il est indispensable d’appliquer et adapter les recommandations des autorités techniques du SSA en prenant en considération les impératifs opérationnels très denses dévolus à la marine nationale : poursuivre l’ensemble des missions tout en protégeant les marins et limiter la circulation du virus dans l’environnement confiné des unités embarquées.

Dans l’ensemble des expériences professionnellement très riches de mon parcours je peux distinguer 4 temps opérationnels qui ont été particulièrement intenses :

 - l’expérience humaine incomparable d’une affectation d’un an embarqué sans retour au port base en Océan Indien sur le pétrolier ravitailleur Marne ;

 - le soutien médico-psychologique d’opérations des forces spéciales en Afghanistan et en Afrique ;

 - la participation à la cellule d’urgence médico-psychologique du SSA mise en œuvre après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris au profit des impliqués directs et des familles éprouvées par la disparition de leurs proches ;

 - la stratégie mise en place et le travail en collaboration avec l’ensemble des composantes du service au retour du porte-avions Charles de Gaulle confronté massivement à l’épidémie du SARS-COV-2 cette année.

Le SSA m’a offert des expériences humaines et professionnelles incomparables. Jamais je n’aurais pu trouver dans le milieu civil une telle pluralité de métiers et une vie aussi intense.

Si j’ai un conseil à donner aux plus jeunes d’entre nous, médecins et infirmiers, c’est de ne jamais oublier que le SSA est d’abord un service, et que nous sommes au service des militaires et de notre institution. Etre au service des autres est la plus belle des vocations, celle des médecins et infirmiers militaires, celle du service de santé des armées. »