Service de santé des armées
Qu’il soit affecté ou non en antenne médicale soutenant la Gendarmerie, le personnel de la médecine des forces peut être mobilisé pour accompagner des équipes de gendarmerie mobile dans certaines circonstances, en métropole ou lors d’une projection. Une formation proposée par l’antenne médicale soutenant le centre national d’entraînement des forces de gendarmerie permet de se préparer à ce soutien médical très spécifique.
Présentation du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier
Au lendemain des troubles à l’ordre public de 1968 et au regard de l’ampleur de ces événements, la gendarmerie nationale décide de créer, à Saint-Astier (Dordogne), un centre unique dédié à la formation de l’ensemble des gendarmes mobiles. Depuis 50 ans, le CNEFG est, jusqu’au niveau européen, la référence en matière de formation au maintien et rétablissement de l’ordre ainsi qu’à tout type d’intervention.
Ce centre de 140 hectares comporte un grand village d’exercice à la scénographie élaborée, permettant de reconstituer un milieu aussi bien urbain que rural, au sein duquel les équipes de gendarmerie mobiles (EGM) viennent régulièrement s’entraîner. Durant ces exercices, les EGM « s’affrontent » de jour comme de nuit, entre véhicules incendiés, jets de pavés et nuages de gaz lacrymogène, reproduisant ainsi des conditions de troubles de l’ordre public très réalistes.
Ces EGM peuvent être sollicitées au cours de violences urbaines sur l’ensemble du territoire national, en métropole comme en outre-mer. La présence du soutien médical d’une équipe mobile opérationnelle de gendarmerie (EMOG) peut être requise dans certaines circonstances : en fonction du nombre de gendarmes déployés, de l’élongation pour évacuation, ou lors d’interventions à haut risque sanitaire.
L’EMOG : équipe mobile opérationnelle de gendarmerie
Une EMOG est constituée d’un médecin, un infirmier militaire et d’un conducteur. Sa mission est d’assurer la prise en charge de blessés dans un contexte de maintien de l’ordre et requiert une interopérabilité forte entre EGM et le Service de santé des armées.
Tout personnel de la médecine des forces (médecin, infirmier, auxiliaire sanitaire) peut être amené à accompagner des équipes de gendarmerie mobile, et une formation préalable est un avantage certain à l’acculturation « milieu ». Illustration faite avec la présence à Saint-Astier du 11 au 13 octobre 2021 de deux équipes du 6e centre médical des armées (CMA) de Besançon (le médecin Teddy, l’infirmière en soins généraux de premier grade Pauline, la 1ère classe Alicia) et du 10e CMA de Marseille (le médecin en chef Dominique, l’infirmière en soins généraux de 2e grade Christelle et la caporal-chef Amandine) qui préparaient leur projection en Nouvelle-Calédonie.
La présence régulière d’unités de gendarmerie mobile en formation au CNEFG offre la possibilité à l’équipe médicale de la 98e antenne médicale (AM), en lien avec la direction d’exercice, d’intégrer des blessés fictifs aux scenarii des exercices, et ainsi de former des EMOG à ce soutien spécifique. Cette formation permet aux participants de se familiariser avec les spécificités du soutien en gendarmerie : équipement de protection « protécop » et masque à gaz, modalités de communication et de coordination, particularités du maintien de l’ordre… Elle est encadrée par l’équipe médicale de la 98e AM sous la supervision de la médecin responsable d’antenne, la médecin principale Audrey, en coordination avec le CNEFG et avec le plein soutien de l’échelon de commandement du 12e CMA de Bordeaux.
Sources : 12e CMA Bordeaux
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