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Soutien médical opérationnel

Mise à jour  : 07/06/2021

Sur les théâtres d’opération, le concept français de prise en charge des blessés consiste à amener au plus près des combats médecins, chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs pour traiter les malades et blessés et les évacuer dès que possible vers la métropole. L’objectif : donner aux militaires blessés les meilleures chances de survie et de récupération fonctionnelle. La proximité de ce soutien est considérée comme un facteur essentiel du moral du combattant.

Spécificité du concept français

Alors que les Anglo-Saxons privilégient la rapidité de l'évacuation, le concept français place l'équipe chirurgicale au plus près du blessé :

   

Le SSA en opération extérieure

Le SSA est présent sur les théâtres d'opérations extérieures comme en métropole et accompagne ses hommes de la blessure jusqu'à la réhabilitation et à la réinsertion.

Pour une meilleure efficacité, plusieurs types de structures assurent le suivi médical des blessés tout au long de la chaîne santé, du « rôle 1 » au « rôle 4 ». Au sein même des unités de combat sont présentes des équipes sanitaires composées de médecins et de personnels paramédicaux formés à la prise en charge de polytraumatisés (role 1). Ils disposent de moyens mobiles, adaptés et performants, servis par des personnels habitués à l'urgence et entraînés aux conditions les plus difficiles. Des structures hospitalières légères (role 2) sont placées au plus près des unités de combat et permettent le traitement des extrêmes urgences par des anesthésistes-réanimateurs et chirurgiens entraînés à agir dans des situations extrêmes. Les évacuations sanitaires précoces et systématiques, fer de lance du soutien médical français, prévoient l'acheminement des blessés vers les hôpitaux plus importants, comportant en outre d'autres spécialités (role 3). Durant ces évacuations, essentiellement effectuées par voie aérienne, le blessé bénéficie d'une assistance médicale constante. Une fois stabilisé, celui-ci est rapidement rapatrié par les équipes d'évacuation médicale par voie aérienne (MEDEVAC) jusque dans l'un des 8 hôpitaux d'instruction des armées en métropole pour le traitement définitif.

Outre les compétences particulières que requiert un exercice aussi délicat de la médecine, cette proximité permanente du soutien, considérée comme un facteur essentiel du moral des combattants, exige une organisation très calibrée. D'autant plus que la protection sanitaire opérationnelle ne se limite pas à la seule phase des combats : elle exige en effet la connaissance et la mise à jour constante des données épidémiologiques des différents théâtres d'opérations envisageables et l'identification des risques particuliers. Elle se prolonge aussi par la mise en œuvre des mesures d'hygiène générale et de prophylaxie adaptées aux conditions d'engagement.

Les évacuations sanitaires

L’évacuation médicale par voie aérienne (MEDEVAC) concourt à la rapidité de la prise en charge du blessé dans les structures médicales de terrain, puis à celle de son admission en France. Elle présente un intérêt logistique certain en évitant l’encombrement des antennes chirurgicales de l’avant, tout en utilisant le vol aller pour les ravitailler en produits de santé. Le transport des blessés sur le théâtre d’opération (MEDEVAC tactique) se fait par hélicoptère de manœuvre et avions de l’armée de l’Air de type Transall, Hercules ou Casa.

Le rapatriement des blessés vers la métropole (MEDEVAC Stratégiques) se fait par avions de type 900 de l’armée de l’Air, en alerte sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris. Transformés en version sanitaire, ils offrent l’équipe de convoyage les moyens de dispenser des soins de réanimation comme la ventilation artificielle, l’anesthésie générale continue et la transfusion sanguine.

Les armées françaises ont équipé des avions ravitailleurs Boeing C135 du dispositif MORPHEE (module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation). Elles peuvent ainsi évacuer jusqu’à 12 blessés – dont 4 à 6 sous ventilation artificielle – pendant un vol d’un dizaine d’heures sans escale depuis tous les théâtres d’opération. L’équipe médicale est composée de 4 médecins et de 8 infirmiers.

   

L’approvisionnement en sang est crucial pour les troupes en opération puisque la principale cause de décès des blessés est l’hémorragie. Rare et fragile, le sang exige de respecter pour son transport une chaîne du froid contraignante sur le plan logistique. Afin de s’en affranchir, le centre de transfusion sanguine des armées (CTSA à Clamart, 92) est le seul établissement en France à fabriquer du plasma lyophilisé et sécurisé qui se conserve à température ambiante. Parfaitement adapté aux conditions de la transfusion à l’avant (au combat), il a les mêmes capacités thérapeutiques que le plasma frais congelé utilisé dans les hôpitaux.