Le vice-amiral d’escadre Christophe Prazuck est à la fois le sous-chef d'état-major Ressources Humaines et le Directeur du Personnel Militaire de la Marine (DPMM). Parmi ses nombreuses attributions, il assure notamment le bon fonctionnement de « la fabrique de pachas ». Soit en d'autres termes, le système qui permet de produire les commandants avec le caractère, la personnalité, les compétences et le savoir-faire requis pour être examiné à son niveau de grade et d'ancienneté pour un commandement. Un sujet crucial sur lequel le DPMM nous en dit plus.
«Il existe des milliers de postes de responsabilité dans la marine. Chacun, officier, officier marinier, contribue à l'efficacité de l'outil de combat, à la performance des hommes et des matériels, à la préparation de l'avenir.
Parmi ces responsabilités se distingue celle du commandement : "de par le président de la république, vous reconnaîtrez désormais pour votre commandant le capitaine de vaisseau (ou l'enseigne ou le maître principal ...), et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera, pour le bien du service, l'exécution des règlements militaires, l'observation des lois et le succès des armes de la France".
Le CEMM a détaillé plus haut les qualités nécessaires pour assumer cette charge, notamment dans les situations les plus extrêmes, celles du combat, celles du danger et de l'incertitude : une compétence, un jugement, des qualités morales et humaines.
D'évidence, jamais un cabinet de chasseurs de têtes ne pourrait recruter dans le monde de l'entreprise ou de l'administration les futurs commandants des unités opérationnelles de la marine, car toutes les qualités requises, si elles existent ailleurs que dans la marine et les armées, doivent s'être développées ensemble, in vivo, en mer, loin, longtemps, en équipage, dans l'objectif du combat. C'est donc à la marine de les énoncer, de les faire éclore et prospérer, puis de sélectionner, chaque année, la centaine de marins qui assumeront la responsabilité entière et permanente du commandement.
Préparer les futurs commandants c'est donc d'abord les former dans les écoles de la marine et sur le terrain, dans les unités. C'est ensuite organiser un parcours avec des responsabilités croissantes, de quelques années pour un patrouilleur, à plus de vingt ans pour les unités de premier rang. C'est enfin les évaluer chaque année dans une notation indépendante de celles des années précédentes. Le spectre complet des qualités recherchées y est apprécié. La compétence technique est scrupuleusement suivie dans les livrets professionnels, de chef de quart, de pilote.
Ce qui ne peut être organisé c'est l'expérience d'une opération, l'épreuve d'une situation hors norme, le risque. Ces évènements constituent des marquants pour les marins qui les ont vécus.
Dans ce travail continu les commandants, les chefs de service, les autorités organiques jouent le premier rôle de formation et d’évaluation. La mise en perspective des parcours individuels, la prévision des carrières, la comparaison des qualités des marins, la prise en compte des besoins de la marine, appartiennent à la DPMM qui propose les marins destinés au commandement. La décision, le choix des hommes et des femmes appelés à cette responsabilité d’exception, revient au CEMM»
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées