HAUTES PRESSIONS

«Un équipage de sous-marin vit à rebours de la société contemporaine : il part loin, longtemps, et sans communication avec les proches. Le lien avec la famille tient uniquement en un family, un message par semaine, et seulement quand la situation opérationnelle le permet. Le commandant vit donc sa mission avec cette grande responsabilité qu’il va affronter certains événements seul avec son équipage. Un pacha de SNLE vit intensément la solitude du commandement, car il est le seul à recevoir des informations et des renseignements de l’extérieur. La solitude du commandant y est donc plus que jamais palpable. Un «pacha» est dès lors seul face à lui-même. Il faut s’y préparer et s’y investir sans états d’âme. Le sous-marin est, de surcroît, une machine très complexe. Il impose de fait une forte implication du commandant dans le traitement et l’analyse des aléas techniques. La forte intégration des matériels, l’agression permanente de l’environnement liée à la navigation en plongée ainsi que la concentration des risques internes (air et huile sous pression, chaufferie nucléaire, risque vapeur ou armement) nécessitent une bonne maîtrise technique et une certaine agilité intellectuelle dans l’analyse des risques et la gestion des priorités. La pression est ainsi constante pour un commandant qui doit sans cesse penser aussi bien à court terme qu’à 24 heures, à une semaine, à 2 mois ou plus. Il s’agit bien pour le commandant de garantir une navigation en toute sécurité tout en assurant l’invulnérabilité de son bateau. C’est évidemment une mission lourde de sens et de responsabilités à laquelle réfléchit tout commandant en amont. Autant d’ingrédients complexes qui font de la fonction commandant un travail passionnant.»