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«Savoir écouter et stimuler les échanges»

Mise à jour  : 03/05/2013 - Direction : SIRPA Marine

Le capitaine de vaisseau Olivier LEBAS est le commandant du porte-avions « Charles-de-Gaulle ».

«À bord du porte-avions, mon commandement s’exerce dans deux domaines bien distincts, même s’ils sont intimement liés: la préparation du bâtimentet la conduite de l’action

Le premier domaine renvoie à la complexité du « Charles de Gaulle » : catapulter un strike massif de chasseurs lourdement armés à l’heure prévue vers leur objectif impose une coordination particulièrement précise entre de multiples acteurs aux métiers, aux rythmes et à l’expérience très diversifiés. Pour réussir ce défi chaque jour sans jamais échouer, j’ai en tête une préoccupation permanente : faire en sorte que chaque marin du bâtiment sache exactement ce que l’on attende de lui, et qu’il se sente reconnu.

C’est une préoccupation qui irrigue la multitude de décisions que je prends au quotidien : la manière de fixer les objectifs et le niveau d’exigence pour qu’ils soient bien compris et acceptés jusqu’au dernier échelon de la chaîne de commandement, la façon de favoriser la présence des officiers et officiers mariniers supérieurs sur le « terrain », aux plus près des hommes pour un encadrement efficace et une bonne transmission du savoir faire vers les plus jeunes, la pédagogie et l’énergie déployées pour améliorer les organisations ou les pratiques, pour développer notamment la force morale de l’équipage et sa cohésion.

La reconnaissance prend une dimension toute particulière à bord du porte-avions: si certains marins connaissent chaque jour de belles satisfactions professionnelles par leur métier très technique ou opérationnel, d’autres impliqués dans des tâches plus ancillaires et moins qualifiées ne perçoivent l’importance de leur rôle que par le regard encourageant de leurs chefs et le respect de leurs camarades.

En mer, le porte-avions vit chaque jour un rythme d’activité intense, sollicitant régulièrement les équipes aux limites de leur technicité et de leur capacité. Dans un contexte aussi rude, la conduite de l’action requiert avant tout, au-delà d’une bonne maîitrise de l’organisation et des opérations, une excellente connaissance des hommes: c’est sur eux, leurs compétences, leurs analyses, leur «ressenti», leur énergie, que je m’appuie pour décider des options, fixer le rythme de l’activité, traiter les aléas. Chacun d’eux sait qu’il peut – a le devoir! – de s’exprimer pour faciliter les opérations ou corriger les dérives.

Savoir écouter et stimuler ces échanges est pour moi une qualité essentielle du commandant, mais quand je décide, je suis seul face à mes responsabilités. Une fois la décision prise et le cap fixé, l’équipage va suivre, tel un seul homme!»


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées