Afin de finaliser sa montée en puissance vers l’exercice IRON WOLF, la multinational medical company (MN MedCoy) de l’enhanced Forward Presence Battle Group Lithuania (eFP BG LTU) effectuait le 1er novembre un exercice MASCAL (massive casualties / nombreuses victimes) à proximité directe du camp de Rukla. Le personnel du service de santé des armées (SSA) de LYNX 8 y était engagé, aux côtés de ses partenaires allemands, norvégiens et néerlandais.
Dans la matinée, une salve de mortier est venue frapper une patrouille de l’OTAN déployée en Medicdonia, un État fictif en proie à l’insécurité et à la menace de groupes armés terroristes. Le scénario a été élaboré plusieurs semaines auparavant pour tester la capacité de la MN MedCoy à gérer cette situation d’urgence. Le lieutenant-colonel Sabban, conseiller santé allemand du commandeur de l’eFP BG LTU a supervisé l’équipe de contrôle et d’observation. Il explique : « un scenario MASCAL doit notamment nous amener à décider dans l’urgence quels blessés devront être pris en charge en priorité ».
Les premiers véhicules de la MN MedCoy sont arrivés sur zone et les équipes médicales néerlandaises et norvégiennes ont effectué les premiers « nine lines », le compte-rendu initial en neuf points, dont tout combattant doit connaitre la nomenclature.
Très rapidement le plan MASCAL a été enclenché. Le véhicule de l’avant blindé sanitaire français (VAB SAN) a été engagé à son tour. Son équipage s’est vu confié la mission d’effectuer des évacuations entre la zone frappée et le rôle 1 mobile qu’ont déployé les équipes allemandes. Cette structure médicale située au plus près de la zone de combat permet de stabiliser l’état des blessés les plus graves, avant de les évacuer vers le rôle 2, plus à même de les prendre en charge.
L’adjudant Xavier, l’un des deux infirmiers de LYNX 8, a coordonné son équipe d’auxiliaires sanitaires. Il lui faut, en anglais, prendre les premières informations et trouver les bons interlocuteurs : « la difficulté d’un tel exercice réside dans la coordination. La barrière de la langue peut compliquer les choses ».
Le VAB SAN a ensuite embarqué deux blessés légers et un blessé plus grave allongé sur un brancard. L’adjudant Xavier précise : « à notre niveau, nous réalisons uniquement les gestes d’urgence qui n’ont pas été effectués sur le champ de bataille et assurons une liaison rapide vers le rôle 1. C’est là qu’aura lieu la première prise en charge médicale ».
En quelques minutes, le VAB SAN de l’adjudant Xavier a couvert la distance. Il a ainsi pu transférer la responsabilité de ses blessés au « trauma leader » du rôle 1, tout en patientant le temps nécessaire aux opérations de triage. Après ce bref temps d’attente, il lui faut reprendre sa mission aux côtés des Boxer allemands et néerlandais car chaque minute compte.
Cet exercice MASCAL a permis aux équipes multinationales composant la MN MedCoy de s’entraîner dans des conditions au plus proche de la réalité. Le médecin en chef Guillaume, médecin de LYNX 8 et membre de l’équipe d’observateur en livre un témoignage très enthousiaste : « pratiquer la médecine de l’avant, nous y sommes préparés. Mais l’effectuer dans le cadre d’un exercice multinational, c’est quelque chose de vraiment bénéfique parce que c’est un exercice qui est tourné vers nous, les soignants ».
Une fois encore, la mission LYNX aura offert aux militaires français l’occasion d’approfondir leur interopérabilité avec leurs partenaires Alliés.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission LYNX est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Source : EMA
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