Quelle est la spécificité de la BAN de Landivisiau?
Landivisiau est comme un deuxième porte-avions: il existe une continuité entre la terre et la mer. Tout est fait pour augmenter la synergie entre les acteurs de la formation au retour d’expérience, en passant par la planification, l’exécution et l’analyse des missions chacun a un rôle primordial à jouer. La base regroupe trois flottilles: deux de Rafale (11 F et12 F) et une de Super Étendard modernisé (SEM) (17 F) ainsi qu’une escadrille, la 57 S (formation). À l’horizon 2016, avec le retrait des Super Étendard modernisé, il y aura trois flottilles de 15 Rafale et 18 pilotes chacune. 1.650 marins travaillent sur la BAN, dont 205 civils. Elle s’étend sur 380 hectares et se situe sur le territoire de 5 communes.
Landivisiau est donc le berceau de la chasse pour l’aéronavale?
Ce qui fait la caractéristique de Landivisiau, c’est l’embarquement et l’optimisation des moyens. L’embarquement, car ce sont les mêmes personnes qui travaillent à terre et qui embarquent sur le porte-avions au sein du groupe aérien embarqué (GAé). L’optimisation, car Landivisiau est aujourd’hui la seule base de chasse de l’aéronavale. Elle regroupe l’ensemble des fonctions: formation, entraînement et opérations. La section de transformation chasse (l’école des pilotes de SEM et de Rafale) est intégrée aux flottilles opérationnelles, il n’y a pas d’escadrille dédiée aux qualifications. Nous formons aussi sur la base l’ensemble des techniciens et des contrôleurs. La BAN, c’est aussi le Centre d’entraînement, d’instruction et de préparation de missions (CEIPM), un état-major qui regroupe tous les savoir-faire et les expertises du domaine (documentation, doctrine, préparation et planification des missions, retours d’expérience).
Vous évoquiez la continuité entre la terre et la mer. Le CEIPM se transforme donc en groupe aérien embarqué à bord du Charles de Gaulle?
Toutes les missions sont réalisables par le même «groupe aérien embarqué» (GAé). Ce GAé est articulé autour du CEIPM et il est composé des flottilles de chasse (11 F, 12 F et 17 F) ainsi que d’une flottille de guet aérien basée à Lann Bihoué (Hawkeye de la 4 F). Leurs missions sont la dissuasion, la projection de puissance et la maîtrise de l’espace aéromaritime. Les marins du ciel se connaissent bien, ils s’entrainent et conduisent leurs missions ensemble, à terre comme en mer et ils s’adaptent au plan de charge du lieu où ils se trouvent. À terme, avec trois flottilles de Rafale, deux d’entre elles seront embarquées ou prêtes à embarquer, pendant que la troisième assurera à tour de rôle la régénération organique. C'est-à-dire qu’elle accomplira les missions à terre: participer aux grands exercices ou aux entraînements majeurs et contribuer à la formation et à la qualification des jeunes pilotes.
Vous travaillez aussi parfois au profit de l’armée de l’Air?
La vocation du groupe aérien embarqué est d’opérer depuis la mer. Néanmoins, deux semaines par an en moyenne (4 cette année), lorsqu’il n’est pas embarqué, le Rafale marine assure depuis la BAN de Lorient, aux côtés de l’armée de l’Air, la posture de sureté du territoire (permanence opérationnelle). Nous nous entraînons par ailleurs très régulièrement avec nos camarades de l’armée de l’air et de l’armée de terre.
Le positionnement de la base, à proximité immédiate de l’Atlantique, présente sans doute un certain nombre d’intérêts?
La base de Landivisiau est en effet remarquablement positionnée, avec des espaces maritimes très vastes qui permettent notamment l’entraînement supersonique. De plus, la proximité du port de Brest est un réel atout car nous pouvons travailler régulièrement avec les bâtiments de la force d’action navale. Nous bénéficions aussi du champ de tir de Gâvres, près de Lorient. Autre atout non négligeable de notre positionnement géographique: la proximité de la Grande-Bretagne pour les exercices bilatéraux.
Comment la base est-elle soutenue?
La base ne saurait fonctionner sans le soutien de la base de défense de Brest-Lorient pour tous les services qu’elle met en œuvre, celui de la DIRISI pour les systèmes d’information et communication et bien entendu le soutien aéronautique: les techniciens de la Marine qui assurent le soutien opérationnel et le service industriel de l’aéronautique via l’AIA de Bretagne.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées