Le CV Olivier Coupry a intégré l’École navale en 1980. Devenu commando marine et breveté parachutiste en 1986, il a commandé plusieurs fois à la mer (patrouilleur Aramis, aviso QM Anquetil et TCD Siroco) et à terre (Commando de Penfentenyo). Comme adjoint mer du général commandant le Commandement des Opérations Spéciales (COS), il a eu l’honneur de commander les forces spéciales de l’EUFOR au Tchad en 2008 (400 commandos, 5 nations). Il occupait précédemment le poste d’adjoint au major général de la Marine à Paris.
Qu’est-ce que la force maritime des fusiliers marins et commandos?
Les fusiliers marins et les commandos ont un contrat opérationnel à remplir tous les jours, en mer et depuis la mer, au profit des opérations spéciales et des opérations conventionnelles. La force existe grâce à son ancrage au sein de la marine. Inversement, la marine a également besoin de la FORFUSCO. Nous sommes un système d’hommes, qui prolonge ou accompagne l’action des bâtiments, des sous-marins et de l’aéronavale que ce soit dans l’offensive ou bien dans la défensive.
Qu’entendez-vous par «système d’hommes»?
Si la force des fusiliers marins et commandos est à la Marine, elle est aussi aux hommes et aux femmes qui la composent. Chacun d’entre eux est utile, le jeune quartier-maître qui intercepte un intrus dans le port de Brest, le Premier maitre qui gère la logistique opérationnelle, les personnels civils qui entretiennent nos matériel, le capitaine de corvette qui commande ses hommes au combat en Kapisa et tous les autres. Elle est enfin à tous les anciens qui l’aiment et la soutiennent. La force est une et indivisible. Il n’y a pas d’un côté le monde de la PRODEF et de l’autre celui des commandos. Ce cloisonnement n’a pas lieu d’être. Nous avons deux métiers qui se nourrissent l’un l’autre.
Concrètement, quelles sont les missions de cette force?
Elle assure la protection et la défense de 37 points d’intérêt vitaux dont certains conditionnent la crédibilité de la dissuasion nucléaire. Elle contribue à la protection des bâtiments à effectifs réduits et de certains navires marchands vulnérables. Elle constitue le fer de lance des forces de défense et de sécurité contre les narcotrafiquants ou le terrorisme maritime. Elle est enfin la force d’intervention à terre de la marine que ce soit dans le cadre des opérations amphibies ou des opérations spéciales.
L’adaptation est l’une des forces de cette force. Qu’en est-il aujourd’hui?
Les dernières années ont amené leur lot d’ajustements, chez les commandos comme dans l’organisation de la protection-défense. Ces modifications ont été le fruit de l’expérience : création du commando Kieffer, réorganisation de l’état-major, mise en place des équipes de protection embarquée... Tout cela montre que la force est un organisme vivant, qui adapte ses structures aux évolutions du monde. C’est un signe de bonne santé.
Comment se porte cette force aujourd’hui?
Nos fusiliers marins et commandos vont bien. Ils sont fiers à juste titre de leurs succès opérationnels récents, ceux dont on peut parler et ceux que la discrétion nous oblige à taire. Bien sûr tout n’est pas rose, et les contraintes financières qui pèsent sur la Défense ou les réformes entreprises dans le cadre de la RGPP ne les laissent pas indifférents. Mais au bilan, elle est une force disponible, motivée et dynamique.
Quels sont les prochains engagements de la force?
Rarement les fusiliers marins et commandos n’ont été autant employés qu’aujourd’hui. Comme on a pu le voir dans la presse, les forces spéciales seront probablement au cœur des capacités d’intervention de demain et, avec la prise en compte des enjeux maritimes qui se fait jour en France, la FORFUSCO sera bien placée à la croisée de ces deux tendances.
Et les défis principaux que vous avez à relever?
Nous poursuivons le travail et les échanges engagés, que ce soit avec la presse, les communes avoisinantes et parfois partenaires, les différents interlocuteurs civils, les associations… C’est notre manière de renouveler les générations, montrer notre utilité et faire reconnaitre les mérites de nos personnels. Pour moi, trop de communication tue la communication, mais pas de communication nous tue tout court. A nous de trouver le bon équilibre. La journée de la marine organisée en mai prochain sera une nouvelle preuve de l’ouverture vers le monde civil de notre base militaire et de nos activités.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées