Le lieutenant de vaisseau Adeline Duc est le commandant du PSS « Athos ».
«Je suis le commandant d’un bâtiment qui appartient à DGA, mais qui est armé par des marins. Ma mission principale est au profit de DGA/EM site Landes. Je suis ainsi notamment charger de faire respecter la réglementation dans la zone de tir interdite à la navigation. Donc je m’assure de l’absence de bateau dans le secteur.
« L’Athos » participe également au dispositif de sauvegarde maritime. A ce titre, depuis juillet 2012, il a porté assistance à des bâtiments en difficultés à deux reprises.
Avec ses 32 mètres de long pour un déplacement d’une centaine de tonnes, couplé à son embrayage à 12 nœuds, « l’Athos » rappelle très vite à chacun que la mer est parfois hostile et qu’il faut veiller aux évolutions des conditions météorologiques.
Autre caractéristique de ce bâtiment, son âge et sa longévité. Admis au service actif en 1980, « L’Athos » est d’ailleurs plus âgé que son commandant ! Dès lors, il faut veiller à la préservation du patrimoine par ce que nos moteurs ont l’âge du bateau et qu’ils sont parfois capricieux ! J’ai ainsi en permanence les yeux dehors pour la météo et les oreilles dedans pour écouter la machine.
En tant que commandant, j’ai la responsabilité de « L’Athos » et de son équipage. Je dois faire en sorte que mon bateau et ses marins soient en mesure d’effectuer les missions qui nous sont confiées.
Au quotidien, mes adjoints me rendent compte des actions qu’ils effectuent pour que le bateau soit opérationnel. Et moi, je délègue les nouvelles directives reçues. Je dois d’ailleurs veiller à ne pas faire d’ingérence. Parce que je suis jeune, je suis tenté par vouloir tout faire !
Commander se vit au quotidien. Je ne commande pas au mois d’avril comme je commandais au mois de septembre. J’ai appris, chaque jour ! Commander, c’est gérer des hommes et des femmes sous de fortes contraintes opérationnels. Ces contraintes sont humaines, matérielles, temporelles ou encore contextuelles.
À mes yeux, le terme « décision » est terme important pour un commandant. Car, commander, c’est être capable de prendre rapidement la bonne décision. Prenons un exemple concret. Lorsque l'Officier Chef Du Quart (OCDQ) vous réveille au milieu de la nuit pour une situation nautique compliquée, il vous fait rapidement un point de situation. Vous, commandant, vous n'avez aucune vision concrète des éléments mais vous devez rapidement synthétiser les informations reçues afin de prendre la bonne décision.
En ce sens, je pense que ce que j'aurai appris de plus important pendant cette année est la manière de présenter les informations à son commandant et surtout l'importance de proposer des solutions, en donnant pour chacune avantages et inconvénients. Ce sera sans aucun doute une plus value pour mes futurs affectations.
Commander, c’est également « aimer ». Lors de ma prise de commandement, j’ai dit quelques mots à mon équipage en citant notamment Antoine de Saint Exupéry qui écrivait dans « Terre des hommes » : « Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction ». Parce qu’ensemble, pendant mon commandement, nous allions « aimer L’Athos ».
Commandant, second, Commandant navire (Comanav), Commandant Opérations (Comops) et tout l’équipage doivent regarder dans la même direction pour que le bateau accomplisse sa mission. La direction est celle que j’ai choisie, en fonction des ordres reçus et des contraintes matériels et personnels. Si quelqu’un à bord ne regarde pas dans la bonne direction, « L’Athos » ne peut pas exécuter sa mission. « Mes » marins me reparlent souvent de cet extrait de Saint Exupéry. C’est en substance ce qu’ils ont retenus du message. Et c’est ce qui à mes yeux est le plus important!»
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées