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Interview du lieutenant de vaisseau Jérémy Pruvot, chef de détachement de la flottille 35F

Mise à jour  : 06/04/2012 - Direction : SIRPA Marine

Quelle est l’activité du détachement de service public de la flottille 35F ?

«L’hélicoptère est mis à la disposition du préfet maritime. Le Dauphin de service public, c’est huit heures de vol par semaine, dont deux vols de nuit en règle générale, 160 interventions par an, soit une moyenne de deux à trois par semaine. L’équipe se compose d’un pilote, d’un copilote, du médecin-électronicien de bord et du plongeur. Le détachement compte douze personnes, nous tournons en deux bordées de six. Il s’agit d’un effectif optimisé. Tout le monde est tendu vers l’objectif, du mécanicien au pilote. Une vie est souvent en jeu, et cela incite chacun à donner le meilleur de lui-même».

En combien de temps êtes-vous prêts à partir en alerte et quel type de missions êtes-vous amenés à effectuer ?

«Notre contrat opérationnel prévoit un départ en alerte en une heure de jour et en deux heures de nuit. Mais dans la pratique et en conditions optimales, nous pouvons partir en moins de trente minutes. Intervenir sur une pollution, mener des missions de renseignement sur la zone, secourir un blessé en mer, procéder à la relocalisation d’un bâtiment, venir en assistance à un plaisancier qui tire une fusée de détresse, tous ceux qui ont une activité en mer ne manquent pas de nous apporter notre lot d’activités opérationnelles. Sans même compter les fausses alertes, ce qui arrive parfois. Dans un cas sur deux, la vie d’un individu est en danger. C’est une grande responsabilité».

En quoi la vie du détachement est passionnante ?

«Ce qui est passionnant, c’est surtout que nous sommes en rapport direct avec tous les acteurs de la zone : que ce soit les usagers de la mer ou les autres administrations qui participent à l’action de l’État en mer. Le détachement service public de la flottille 35 Fest implanté dans le tissu local : sémaphores, CROSS, capitaineries, SNSM, SAMU, hôpitaux. Tous ces liens que nous tissons au quotidien lors des entraînements nous permettent d’être plus efficaces en opérations. L’activité opérationnelle n’occupe pas tout notre temps, malgré sa densité. En raison de l’éloignement, géographique par rapport à notre base qui se trouve à Hyères, le détachement doit gérer seul un panel de tâches qui corresponde, à échelle réduite, à celui d’une flottille complète. La vie du détachement, c’est donc aussi l’administratif, l’HSCT (Hygiène et Sécurité des Conditions de Travail), les budgets de fonctionnement et bien sûr les entretiens programmés, les dépannages, le soutien logistique et l’entraînement».

Comment un hélicoptère de service public est opérationnel quasiment en permanence ?

«Le Dauphin de service public connaît un taux de disponibilité de 95 %. Il passe quinze mois sur base, puis quatre mois en entretien, période durant laquelle nous bénéficions d’une autre machine en remplacement. Le maintien en condition opérationnelle à terre est plus simple que pour un hélicoptère embarqué, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en pièces détachées. Ce maintien en condition opérationnelle fait l’objet d’un contrat avec une entreprise civile. C’est une exception certes coûteuse, mais très efficace en termes de disponibilité de l’aéronef. Le but est bien de maintenir l’alerte. Mais nous ne sommes pas le seul hélicoptère disponible pour mener ce type de missions. En cas de souci technique majeur, nous pouvons être relayés par l’hélicoptère du Touquet. Nous programmons ainsi au maximum nos maintenances pour éviter d’avoir les deux hélicoptères indisponibles au même moment».

Et dans l’avenir ?

«Nous devrions accueillir un hélicoptère moyen lourds à l’automne en remplacement de notre Dauphin, qui sera quant à lui réinjecté dans le circuit du service public».

Propos recueillis par LV Colomban Errard


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées