Depuis le 15 septembre, une expédition du Groupe militaire de haute montagne (GMHM) a rejoint le Népal pour tenter l’ascension du Nangpai Gosum, un sommet vierge de 7340 mètres. Un médecin de l’antenne médicale de Chamonix accompagne le groupe d’alpinistes. Ce soutien hors norme est aussi l’occasion idéale pour effectuer des tests physiologiques et évaluer du matériel médical.
Le GMHM est spécialisé dans l’évolution en environnements extrêmes, très haute altitude et milieu polaire. Laboratoire de l’extrême, il développe des savoir-faire et des équipements pouvant mener à des applications opérationnelles. Dans la plupart des expéditions, un médecin militaire est présent pour prévenir les pathologies liées à l’altitude, soigner et évacuer si nécessaire.
Les premières semaines de la mission Népal 2016 (septembre - octobre) sont consacrées à l’acclimatation. Il s’agit de prendre progressivement de l’altitude afin de permettre à l’organisme de s’adapter à l’hypoxie d’altitude. Pour les alpinistes préparant le sommet, l’objectif est d’aller dormir à une altitude de 6000 mètres. Une acclimatation bien menée permet de prévenir la survenue du mal aigu des montagnes tout en optimisant les performances physiques ultérieures. La deuxième phase de l’expédition sera centrée sur un camp de base à 5300 mètres d’altitude, à partir duquel les alpinistes tenteront l’ascension du sommet, dès que les conditions le permettront.
Exerçant dans un grand isolement (5 jours de marche d’un aérodrome), le médecin en chef Benoît, médecin de l’antenne médicale de Chamonix présent lors de cette expédition, est en mesure de gérer une urgence médicale ou traumatique, puis de mettre en place une évacuation sanitaire s’appuyant en grande partie sur les moyens locaux (porteurs ou hélicoptère si les conditions de vol sont favorables).
Cette année, le médecin organisera aussi la mise en œuvre du protocole NaMASTE (Nangpai Memory and Attention Smartphone-based TEst), conçu en partenariat avec l’institut de recherche biomédicale des armées (unité physiologie de l’exercice et des activités en conditions extrêmes) et l’INSERM - université de Caen. L’objectif de NaMASTE est d’évaluer l’attention et la mémoire de travail en situation d’hypoxie normobare subaigu, à partir de tests supportés par smartphone.
Par ailleurs, un moniteur multi-paramètres médical intégrant des fonctionnalités de télétransmission en temps réel fera l’objet d’une évaluation, en lien avec le service de réanimation de l’hôpital d’instruction des armées Desgenettes à Lyon.
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