Le succès est l'aboutissement d'un processus long et complexe de maturation des modes d'actions, de mobilisation de compétences pointues et difficiles à entretenir comme les tireurs d'élite ou la qualification « vol de nuit » des pilotes de Panther et d'un entraînement particulièrement exigeant, notamment de l'équipe d’interception. Les conditions d'intervention, de nuit, par mer formée, avec des élongations parfois très importantes entre les acteurs, sont difficiles, le risque bien réel. La construction du succès repose donc avant tout sur un travail collectif. Cette construction intègre, en amont, les travaux de planification et de "génération de force" de l’état-major des forces armées aux Antilles et la production d'un renseignement de qualité, en aval, l'activation d'une chaîne judiciaire en mesure de poursuivre et condamner les trafiquants interpellés sur la base des constations et preuves recueillies par le bord. Rien n'est jamais acquis ou conforme. C'est ce qui fait tout l'intérêt de ce type de mission.
Agir, dans le respect du droit international
Les moyens navals français et étrangers agissent dans le respect du droit international qui encadre précisément l’usage des moyens coercitifs de lutte en mer. Il s’agit de concilier deux aspects en apparence contradictoires, d’une part le principe de la liberté de la haute mer, d’autre part garantir qu’elle ne devienne pas une zone de non-droit où les trafics se développeraient sans limite. Pour la zone des Antilles, l’arsenal juridique a été complété en 2003 par l’accord dit de San José, entré en vigueur en 2008. Il permet de palier deux faiblesses: le délai de réponse, incompatible avec la rapidité d’action des trafiquants, et le droit d’intervenir dans les eaux territoriales d’un État-membre. Encore récent, l’accord suscite parfois des réserves touchant au respect de la souveraineté nationale et sur le degré de réciprocité à accorder. Il a, cependant, déjà été mis en œuvre par la France avec les autorités américaines et néerlandaises avec succès. Il reste maintenant à élargir le périmètre des États signataires pour réduire la marge de manœuvre des trafiquants.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées