23 mars 2010, une torpille tirée depuis un sous-marin nord-coréen fait exploser une frégate sud coréenne. Un exemple qui illustre l’importance et la réalité de cette menace.
Il y a environ 500 sous-marins militaires à travers le monde; et 42 marines en possèdent. La majorité (62%) sont des sous-marins d’attaque à propulsion diesel. 20% de la flotte mondiale est composée de SNA et 8 % de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). La Corée du Nord a, dans un ordre de bataille, le plus grand nombre d’unités de tous types, suivie par les États-Unis, la Chine et la Russie. Rappelons cependant que le nombre d’unités ne tient pas compte de l’état de celles-ci et de leur capacité à opérer efficacement. Les quatre marines les plus pourvues détiennent ainsi plus de la moitié des sous-marins. Notons également que les nations membres de l’OTAN possèdent un tiers des sous-marins. Cet écart s’accentue chaque année. Les nouvelles performances des sous-marins (notamment en termes de discrétion et de système d’armes) font craindre une augmentation du niveau de risque. Cette intensification de l’activité militaire sous-marine peut constituer une menace notamment pour les mégalopoles côtières, les flux d'approvisionnement et la sécurité des flottes militaires.
Pourquoi la menace sous-marine est-elle plus située en Asie du sud-est ? L’augmentation du nombre de sous-marins dans le monde est essentiellement localisée en Asie du Sud-est. Cette course à l’armement s’inscrit dans un contexte tendu. Les pays côtiers de la mer de Chine ont connu de nombreux conflits et les rivalités demeurent. Les points de désaccords concernent parfois de minuscules îlots non habités ; mais ce sont surtout les eaux territoriales que les pays se disputent. Ainsi, fin mai 2013, un sous-marin a été repéré dans les eaux territoriales japonaises, ravivant les tensions entre Tokyo et Pékin. Les récifs coralliens Spartley et Paracels en sont un exemple supplémentaire. Ces zones très poissonneuses et potentiellement riches en gaz et pétrole sont régulièrement le sujet de discorde entre sept pays. De plus, certains détroits sont vitaux pour le commerce de la région. Le détroit de Malacca concentre à lui-seul 25% du trafic maritime mondial. Dans ce cadre, les nations du sud-est asiatiques renforcent leur flotte sous-marine. Une étude faite par le Centre d’études Supérieur de la Marine (CESM) indique que l'ensemble aurait augmenté de 50% entre 2000 et 2007 et une centaine de sous-marins devraient entrer en service d’ici 2018. Cette flotte est utilisée essentiellement par les marines régionales comme arme de déni d’accès à leurs zones maritimes. Les sous-marins de poches, dont la Corée du Nord serait largement pourvue, sont l’outil idéal pour ce type de mission. Par ailleurs, certaines nations construisent des flottes plus conformes aux standards occidentaux. D’autres grands pays développent les technologies en matière de dissuasion nucléaire sous-marine. Enfin, les derniers se positionnent dans cette zone alors même que des puissances comme les Etats-Unis maintiennent leur flotte (30 SNA américains sont déployés dans le Pacifique). |
Sources : © Marine nationale
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