Les missions du BMPM s’étendent également à la protection de l’environnement. Pour répondre à cet objectif le Bataillon s’est doté d’une section opérationnelle spécialisée en matière de lutte contre la pollution composée de plus de 200 marins-pompiers spécialistes.
De loin, ces serpents de plastique orange semblent si grossiers qu’il est difficile d’imaginer combien la dépollution est une mission complexe et technique. Ce n’est jamais deux fois la même chose. La diversité des produits et l’environnement (météo, localisation, courants…) compliquent la tâche des marins-pompiers. La section opérationnelle spécialisée en lutte contre la pollution (SOS DEPOL) dispose d’une expertise reconnue à travers le monde.
Le labo-mobile
Le véhicule de détection d’identification et de prélèvement (VDIP) du BMPM accompagne régulièrement la section sur les lieux pour analyser les échantillons recueillis. Il effectue d’ailleurs près d’une sortie par jour pour mettre au profit du BMPM l’ensemble de ses capacités d’analyse. Le maître principal Maurice Sompayrac, adjudant de la section, a beau en connaître un rayon en matière de pollution, il reste parfois interloqué devant certaines substances : « Je me souviens encore d’une pollution étrange sur les plages de Marseille. De longs filaments blancs se baladaient partout. » Grâce à la section spécialisée « risque technologiques », ils ont découvert qu’il s’agissait de styrène (composant de base pour la fabrication du polystyrène).
L’approche d’une pollution est toujours la même. Il s’agit pour la section d’en découvrir la source, d’en limiter la propagation puis de stocker temporairement le produit polluant après récupération par des procédés les mieux adaptés. La gestion des déchets ne relevant pas d’un caractère d’urgence, cette tâche est confiée à d’autres. Ces opérations sont d’autant plus complexes que les conditions d’intervention évoluent. Pour le capitaine de corvette François Le Duff, chef de la SOS DEPOL, c’est un travail passionnant : « Il demande plus de réflexion que de réflexes. » Il faut anticiper les courants, la température de l’eau et connaître les spécificités topographiques locales et les qualités physico-chimiques du produit. Cette réflexion est d’autant plus complexe qu’elle devient stratégique « Nous n’avons pas 57 km de barrages pour protéger l’ensemble des côtes marseillaises. Il faut donc établir une stratégie de lutte en intégrant l’ensemble des problématiques. » explique le CC Le Duff.
La section a su développer ses compétences et les mutualiser avec le groupe pétrolier Total. Concrètement, quatre marins-pompiers sont détachés par convention au sein de cette structure et un renfort de 30 marins-pompiers peuvent être mis à disposition en cas de catastrophes majeures. En retour, le BMPM peut utiliser du matériel appartenant à cet organisme. Ainsi, la section a su s’adapter à l’évolution des risques et s’est dotée de moyens nécessaires pour y faire face.
Marseille
Le BMPM est d'autant plus concerné par la façade maritime de Marseille que les activités économiques y foisonnent. L'activité pétrolière place le port en première position sur le territoire national, tout particulièrement dans le transport pétrochimique. Quant au trafic des voyageurs il n'est pas en reste ! En 2013, on estime que plus de deux millions de voyageurs auront transité par les ferries de Marseille et les navires de croisière. Ce tissu économique s'inscrit sur une côte de 57 km de long. Le BMPM assure donc la protection des personnes, des biens et de l'environnement sur l’ensemble du territoire marseillais, dont les 17 ports de plaisance (avec plus de 8.000 anneaux), 11 plages, et les nombreuses criques et calanques difficiles d'accès.
La prévention des risques technologiques
Une autre SOS dispose de compétences en matière de maîtrise des risques technologiques (RT). Orientée initialement vers l’intervention en milieu industriel et le transport de matières dangereuses, la SOS RT développe depuis plusieurs années la réponse aux risques Nucléaires Radiologiques Biologiques et Chimiques (NRBC), et ce, en partenariat avec le personnel et les moyens du laboratoire de chimie. Lors d’une intervention, un binôme RT effectue une reconnaissance avec le VDIP. Les résultats permettent de présenter une modélisation des effets potentiels aux autorités.
Aujourd’hui, le BMPM dispose de deux Unités Mobiles de Décontamination (UMD) et d’un véhicule spécialisé dans la mise en œuvre du point de rassemblement des victimes suspectes de contamination RC. Ces moyens sont susceptibles d’être engagés en intervention à tout moment et ces marins reçoivent une formation adaptée à sa fonction opérationnelle.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées