La dissuasion nécessite un soutien logistique sans faille. Cet appui, les sous-marins le trouvent dans un «refuge» de 150 hectares situé dans la rade de Brest. Site industriel sans équivalent en Europe, l’Île Longue (avec son annexe du Guenvénez) est depuis 1970 le site sur lequel 2.400 personnels civils et militaires «cajolent» des bateaux pas comme les autres.
Entièrement dédiée à l’entretien, au sens très large du terme, du sous-marin de la force océanique stratégique, le site de l’Île longue est dimensionné pour offrir tous les services nécessaires aux 4 SNLE français et à leur armement.
La base met à leur disposition les moyens portuaires, les infrastructures et personnels dédiés aux révisions techniques ou à l’assemblage des missiles, le soutien logistique, les services de protection qui sont autant de métiers indispensables pour relever le challenge permanent de la posture opérationnelle.
Seule la juxtaposition savamment coordonnée de tous ces moyens permet que se relèvent à rythme régulier les sous-marins qui participent à la permanence à la mer. Pour toutes ces missions trois grandes familles d’acteurs travaillent ensemble. Celle d’abord des industriels constituée de plus de soixante entreprises constituent cependant, de loin, la part la plus importante.
Autre famille, celle des maîtrises d’ouvrage qui se partagent la charge du pilotage des grands domaines techniques nécessaires au maintien en condition opérationnel de la force : Service de Soutien de la Flotte (SSF) pour l’entretien des Sous-Marins Nucléaires d’engin (SNLE), la Direction Générale de l’Armement (DGA) pour l’entretien des missiles, le Comité à l’Energie Atomique (CEA) pour l’entretien des têtes nucléaires, le Service d’Infrastructure de la Défense (SID) et la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructure et des Systèmes d’Informations (DIRISI) pour l’entretien de la base.
Enfin, la Marine, qui porte sous les ordres de COMILO, la coordination et la surveillance d’ensemble du site mais également les fonctions régaliennes liées à la sécurité, la protection défense et la conduite des installations du support terrestre.
PENSER POUR DURER
Ces missions sont réparties au sein de quatre groupements et deux directions placés directement sous les ordres du commandant de la base : le groupement soutien logistique (GSL), le groupement des services opérations (GSO), le groupement sécurité environnement (GSE), le groupement des marins pompiers (MARPOMP), la direction qualité sûreté (DQS) et la direction du patrimoine et des projets d’infrastructure (DP2I), auxquels s’ajoutent deux unités mis pour emploi opérationnel: une compagnie de gendarmerie maritime et une compagnie de Fusiliers Marins.
L’île longue contribue à part entière à la tenue de cette posture.
Depuis l’origine de la base tout a été pensé pour durer. Quarante ans plus tard, les choix faits à l’époque sont toujours pertinents, voire visionnaires. Dans cette «véritable ruche humaine», chacun a à cœur d’œuvrer pour remplir la mission première: permettre la permanence de la dissuasion à la mer.
EV1 Thierry Maguet
* Vient du grec poliorketikos, qui désigne ce qui est relatif à la technique du siège ou assaut, des villes et places fortes.
Sources : © Marine nationale
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