Trois questions au CV Stéphane de Saint-Exupéry, commandant la base opérationnelle de l’Ile Longue
Commandant, pourquoi comparez-vous l’Ile Longue à un stand de Formule 1 ?
Entre chaque période plus longue d’entretien (tous les 8 ans pour les sous-marins de la nouvelle génération) viennent se placer des phases plus courtes de maintenance néanmoins essentielles pour le sous-marin.
En quelques semaines dans l’un des deux bassins Sud et Nord, les opérations de révision complètes doivent permettre au navire de repartir en mission au mieux de ses capacités. Sous la direction du SSF tous les intervenants civils et militaires s’activent comme sur un circuit de Formule 1.
Ces «arrêts au stand» entre deux missions sont de véritables défis car le temps imparti est très court. Un processus adapté et fiable permet de redonner rapidement du «potentiel» au sous-marin. Ces travaux sont indispensables, car du bon fonctionnement du bateau dépendra sa capacité à rester en mer et donc à assurer la posture.
Pouvez-vous nous expliquer la particularité de la pyrotechnie à l’Ile Longue ?
L’autre grande opération qui se déroule sur l’Île Longue est l’assemblage des armes nucléaires et des vecteurs qui les emportent.
Pour une question de sécurité, les différents éléments qui composent les têtes nucléaires arrivent à l’Île longue séparément. L’ensemble est monté sur place par la Direction des Applications Militaires du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA/DAM). La Direction Générale pour l’Armement dirige pour sa part les activités liées à la production et au MCO des étages propulsifs auxquels viennent s’ajouter la charge utile pour constituer les missiles stratégiques qui sont ensuite embarqués sur les SNLE.
Une part importante de ces activités se déroule sur le site de Guenvénez, situé à quelques kilomètres, qui permet de limiter les activités pyrotechniques sur le site de l’Ile Longue.
Quels moyens sont mis en place pour assurer la surveillance de l’Ile Longue?
L’Ile Longue est découpée en quatre zones, blanche, bleue, jaune et rouge auxquelles n’accède que le personnel autorisé par ses fonctions.
Pour assurer la protection de la base 24h/24, assurée par des gendarmes maritimes et des fusiliers marins, se complète parfaitement par leurs spécificités et leur savoir-faire alliant patrouilles nautiques et terrestres, unités cynotechniques, police judiciaire, contrôle aux accès, enquêtes d’habilitation…
Tous ces moyens contribuent à protéger cette base opérationnelle qui abrite l’essentiel des armes nucléaires françaises.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées