Navire furtif de nouvelle génération, les Frégates Européennes Multi Missions (FREMM) vont former la colonne vertébrale de la flotte de surface de la Marine nationale. Principales caractéristiques de ces bâtiments du vingt-et-unième siècle, un équipage réduit grâce à une à automatisation poussée, une optimisation des processus de conduite et des conditions de vie à bord ainsi que des conditions de maintenance facilitées. Explications.
Trois questions au capitaine de vaisseau Benoît Rouvière, commandant de la Fremm Aquitaine.Avec son équipage, il poursuit les essais du bâtiment.
Commandant, en quoi une FREMM se distingue t’elle?
D'abord par une automatisation très poussée. Cela a permis de réduire le format de l'équipage. Il est composé de 94 marins, femmes et hommes qui, du coup, sont affectés à plusieurs tâches tout au long de leur quart. Le centre opérationnel mobilise de 8 à 15 marins, selon le niveau d'alerte. À la passerelle, il n’y a que trois marins de quart en permanence. A titre de comparaison, les frégates De Grasse ou Tourville, vieilles de plus de 30 ans, nécessitaient 300 marins. La frégate de type Horizon, récente, nécessitant, quant à elle 170 membres d'équipage.
«L’objectif affiché, c’est de garantir en permanence au bâtiment un haut niveau de performance opérationnelle tout en conduisant à une réduction du nombre de marins embarqués nécessaire pour mettre en oeuvre le bâtiment dans toutes les configurations»
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de cette optimisation et automatisation très poussée?
Les fonctions de gestion de la plate-forme sont très automatisées. Le but, c’est de permettre aux opérateurs de se focaliser le mieux possible sur le contrôle, la navigation et les opérations en cours. Ainsi, la passerelle intégrée possède des consoles pour toutes les opérations essentielles, notamment pour la navigation, le commandement et les communications.
Pour optimiser le travail à la passerelle, les opérateurs travaillent sur des consoles multifonctions, qui permettent de réaffecter les tâches des opérateurs en temps réel en fonction de la situation. A mes yeux, c’est une avancée significative par rapport à des consoles spécifiques à une fonction.
Autre exemple marquant, le module de lutte anti-sous-marine (ASM). Sur des bâtiments d’ancienne génération, il fallait s’appuyer sur 10 à 12 marins. Sur FREMM, ce module remplit le même rôle et les mêmes fonctions mais il est armé par 4 marins.
Les performances d’un navire dépendant d’un équipage, qu’a-t-il été prévu dans ce domaine?
Les performances de l’équipage dépendent, en effet, de l’équipage et de son moral, lié notamment à ses conditions de vie. Sur FREMM, les espaces et les installations sont adaptés aux charges de travail de l’équipage, des besoins de repos et de récupération.
«En résumé, l’équipage de conduite, détachement «aéro» compris, est constitué de 108 personnes soit deux fois moins que celui des frégates des générations précédentes, tout en disposant d’une capacité de logements de 145 personnes permettant ainsi d’embarquer un état-major tactique ou des modules mission sans empiéter sur les espaces dédiés à l’équipage»
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées