Du 30 avril au 12 mai 2021, une équipe de formation du Centre de formation à la survie et au sauvetage (CFSS) de la base aérienne (BA) 120 de Cazaux a débarqué en Guyane. L’objectif : aguerrir et dispenser la formation spécifique à la survie en milieu équatorial aux équipages de l’ET68 (déjà présents ou affectés prochainement en Guyane) et former trois instructeurs du CFSS à cet item spécifique.
Les formalités d’arrivée effectuées, le stage se déroule en deux phases. La première est dédiée à l’instruction théorique et pratique en salle, puis en forêt. La seconde est une phase de restitution, en mode survie en autonomie la plus totale. Après un important rappel sanitaire par le vétérinaire du centre médical interarmées des Forces armées en Guyane sur les risques en forêt, puis une visite au zoo de Guyane pour apprivoiser le milieu, nos treize stagiaires commencent l’instruction. Principes de la survie, présentation du milieu pour le moins exigeant, accoutumance et mise en œuvre des lots de survie disponibles à bord des aéronefs, préparation du « sac forêt », sont au programme des premières journées. Un module spécifique est dispensé par un membre du commando de recherche et d'action en jungle du 9e régiment d’infanterie de marine concrétisant les contraintes liées au milieu lors des missions en forêt. Aussi, l’ensemble des items permettant la survie en milieu équatorial sont dispensés par les instructeurs du CFSS : hydratation, pièges, pêche, abris, évasion, topographie, nœuds et instruction théorique au tir, sont autant de modules à maîtriser pour la survie en forêt. Ces quatre premières journées sont riches en informations que chaque Aviateur doit assimiler pour le bon déroulement de la suite du stage.
La mise en pratique
Jeudi 6 mai 2021 – 08h00 – BA 367 « capitaine François Massé ». Les stagiaires se rassemblent dans la bonne humeur. Le bus les attend pour les déposer à une dizaine de kilomètres de là sur la route de l’Est, en lisière de la forêt amazonienne. Une marche de deux heures les attend. Chapeau de brousse sur la tête, sac sur le dos et gants enfilés, les militaires s’engouffrent dans la forêt. En saison des pluies, ses layons sont en grande partie inondés. De nombreux passages nécessitent une attention accrue, les troncs d’arbres et les bambous mis en travers permettent la traversée des criques. Lors de la marche, l’adjudant Aurore, instructeur au CFSS, développe le module sur la présentation de la forêt équatoriale. Distinction des différents palmiers et arbres rythme le périple à travers la forêt guyanaise tout en constatant les difficultés liées à l’orientation et aux franchissements périlleux.
Après deux heures de marche, deux pirogues attendent nos stagiaires. Une fois les consignes données et tout le monde embarqué, direction le lieu du bivouac des trois prochains jours. À l’arrivée, l’adjudant-chef Christophe explique le montage d’un bivouac sous l’œil attentif des stagiaires et du lieutenant-colonel Alain, le chef de stage. Spécificité : les stagiaires participent à l’ensemble du stage avec les lots de survie armant les aéronefs. Le montage expliqué, ils s'affairent à leur tour et prennent un peu de temps pour se nourrir. L’après-midi est consacrée à l’apprentissage de l’allumage du feu et à l’utilisation des pistolets d’alarme. Les prochains jours sont aussi dédiés à la mise en application des techniques et des modules vus quelques jours plus tôt en salle. Les ultimes questions sont posées aux instructeurs avant le grand saut : la période de survie.
Les équipages lâchés en forêt
Le dimanche n’offre pas de répit. Seules les nuits en forêt, pluvieuses, octroient le repos nécessaire pour maintenir les corps en condition. Le bivouac démonté, les stagiaires sont transférés sur différentes zones isolées, reconnues, proches du carbet de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) sur la crique Gallion. À leur arrivée, le scénario présenté est simple : leurs aéronefs se sont crashés ou ont subi de graves avaries, ils doivent rejoindre un point de récupération avec le strict minimum. Leur période de survie débute, en autonomie les quatre jours suivants.
Construction d’abris, pêche, pose de pièges, allumage du feu, recherche d’eau, autant de choses qui renforcent la cohésion du groupe, alors divisé en plusieurs équipages, déjà bien soudés avant même le commencement du stage. Au bout du quatrième jour, tous les équipages rejoignent le point de récupération. Un hélicoptère Puma les attend, rotors tournant. Le bruit assourdissant annonce la fin du stage, et le retour à la civilisation.
Le lendemain, une table ronde clôt définitivement le stage. L’occasion pour chacun de donner ses impressions sur celui-ci, afin de l’adapter aux besoins des équipages pour l’année suivante. Les uns commencent alors les démarches pour leur retour en métropole, rejoignant leurs affections avant de venir s’installer en Guyane. Les autres, après un court repos, reprennent le rythme effréné des missions qui leur sont confiées dans le ciel guyanais.
Le CFSS, la BA 367 « capitaine François Massé » et l’escadron de transport 00.068 « Antilles-Guyane » travaillent de concert à l’organisation du stage en Guyane. Le CFSS organise annuellement des stages dans tous les milieux (terrestre, maritime, temps froid, désertique et équatorial) à destination des équipages chasse, transport et hélicoptère pour les familiariser avec les milieux rencontrés au cours de leurs missions. Ces formations sont des prérequis incontournables pour l’obtention de leurs différentes qualifications tout au long de leur cursus. |
Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace