Accueil | Santé | Actualités | Transferts médicaux en TGV Santé ... Actualités | Transferts médicaux en TGV

Transferts médicaux en TGV

Mise à jour  : 10/04/2020 - Direction : DCSSA

Le 1er avril 2020, le premier transfert de patients en réanimation atteints du covid-19 par TGV est organisé à la demande de l’ARS (Agence Régionale de Santé) sous la supervision du SAMU 75. Le but est de désengorger les hôpitaux d’Ile-de-France par le transport de patients vers des zones moins touchées. Deux TGV affrétés par la SNCF sont équipés pour accueillir respectivement 24 et 16 patients de réanimation, en direction de Saint Brieuc et Brest pour le premier TGV et Rennes pour le second, en collaboration avec les équipes du CHU de Brest, les SAMU 22-35-75, l’HIA Percy et l’HIA Bégin. L’Aspirant Médecin Baptiste, en 6e année de médecine, en renfort à l’HIA Bégin a participé à cette mission.

Préparation d’un wagon médicalisé

Les voitures du TGV sont préparées par la SNCF au préalable : retrait des dossiers de sièges, préparation des rampes d’accès au train, mise à disposition de moyens considérables pour les soignants, dans le but d’avoir un espace de travail clair pour accueillir au mieux les patients et le matériel de monitorage de réanimation.

Chaque patient sera transporté dans un matelas coquille (provenant en partie de la BSPP et du CHU de Brest) lors des différents transferts type brancardage pour les entrées/sorties de VSAV et du wagon.
Au sein du wagon, le matelas coquille repose sur des brancards de catastrophe type snogg, harnachés par des sangles, afin que le patient soit bien maintenu durant tout le trajet.

Les lots de réanimation transportables par patient sont ensuite préparés. Ils comprennent un respirateur, un scope, un aspirateur à mucosités, une rampe de PSE (pousse-seringue électrique). La majorité du matériel est perçu auprès du CHU de Brest afin de limiter les échanges de matériels entre Paris et Brest lors des transferts.

En parallèle, l’étage des voitures, « zone propre », est approvisionné avec le matériel consommable (draps, apsorbex, seringue, médicaments dont hypnotiques et curares, café, etc.) pour la prise en charge des patients.

Transfert/accueil des patients dans le wagon

Une fois les wagons prêts à accueillir leurs patients, les ambulances et VSAV de Paris, escortés par des policiers motorisés, acheminent les malades depuis les centres hospitaliers parisiens jusqu’en gare d’Austerlitz.

A la gare, une armée de brancardiers secouristes attendent les patients. Il n’en faut pas moins de 6 en équipements de protection individuelle pour la manipulation du patient. Le transfert depuis le brancard du VSAV jusqu’à l’emplacement dans le wagon se fait à bout de bras dans le matelas d’immobilisation à dépression. Le matériel nécessaire à la vérification des constantes hémodynamiques et les PSE est déposé aux jambes du patient ou porté sur les côtés du brancard.

Médicalisation des patients

Une fois les patients installés, c’est l’équipe soignante du wagon qui prend le relai. L’équipe de l’HIA Bégin se compose de : 2 médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR), 1 aspirant médecin (AM) de l’ESA, 2 infirmiers anesthésistes (IADE), 2 infirmiers (IDE) et 1 aide-soignant (AS) pour la prise en charge de 4 patients. Il convient de mettre en place son poste de travail : suspendre les scopes, brancher les PSE, tout en vérifiant l’état du patient, qui peut se dégrader durant ces phases de transport très inconfortables.

L’adaptation est le maitre mot quand il s’agit de transporter des patients sédatés, curarisés et intubés dans un TGV. Le riselan et le câble électrique deviennent les meilleurs amis du soignant pour accrocher aux barres supérieures des voitures tout le matériel de surveillance ainsi que les drogues qui sont administrées au patient durant le voyage.

En plus de la difficulté de prise en charge que connaissent les équipes de réanimation, il faut dans ce cas précis, travailler en milieu exiguë, dans un train roulant à plus de 200km/h, avec un stock limité de matériel et de personnels.

Extraction des patients

Une fois arrivé à Saint Brieuc, chacune des voitures dépose un ou deux patients pour soulager toutes les équipes. La même manœuvre qu’au début est mise en place en sens inverse. L’accueil par les équipes briochines (habitants de Saint Brieuc) permet un transfert rapide des patients avec un calme, une rapidité et un professionnalisme hors pair.

La même manipulation est réalisée au terminus de Brest, avec départ des patients dans les ambulances prévues au bout du quai, à destination du CHU de Brest et de l’HIA Clermont-Tonnerre entre autres.

L’implication dans une telle opération représente une plus-value considérable dans la formation de futurs médecins des forces. Cela s’intègre dans l’idée d’une polyvalence du médecin militaire, déjà inculquée à l’École de santé des armées (ESA) puis à l’École du Val-de-Grâce. Elle donne un avant-goût concret de ce que pourra être notre rôle lors d’une prochaine mission opérationnelle.

  


Sources : EMSLB
Droits : © Ministère des armées