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Réseau Combattantes@Numérique : 5 questions à la MC Lenaïck

Mise à jour  : 06/03/2020 - Auteur : ©DCSSA - Direction : ©BCISSA

Composé de 70 femmes issues des filières numérique du ministère des Armées, le réseau Combattantes@Numérique a pour principal objectif d'encourager les femmes à s’approprier les compétences numériques en favorisant leur montée en expertise. A terme, il contribuera à l’anticipation des besoins des métiers du numérique et de la société de demain. La médecin en chef Lenaïck, du service de santé des armées, nous parle de l'importance de la féminisation des métiers du numérique et plus particulièrement dans le domaine de la santé. 

  • Quel est votre poste actuel au sein du service de santé des armées ?

Je suis cheffe du Bureau Plans de santé au sein de la division Expertise stratégie santé de défense (ESSD) à la direction centrale du service de santé des armées. Je coordonne également la conception et la mise en place de l’Observatoire de la santé des militaires1 (OSM) souhaité par la ministre des armées en avril 2018.

  • Pouvez-vous nous dire ce qu’est le réseau Combattantes numériques ?

Il s'agit d'un réseau de femmes et d’hommes issus des filières numériques du ministère des armées. Il a été créé en mai 2018 à l’initiative de de l’adjointe chargée de l’orchestration ministérielle de la transformation numérique à la DGNUM 2 pour susciter les vocations des femmes pour les métiers du numérique.
En effet, peu de femmes s’orientent ces métiers. Or, la France ne peut se priver de 50 % de ses talents. La quête des potentiels se mène donc auprès de l’ensemble des femmes et des hommes, très en amont au cours de la scolarité, mais aussi au sein du ministère des armées où le numérique et l’intelligence artificielle sont clairement identifiés comme des clefs de notre indépendance stratégique et de la liberté d’action des armées. 
C@N organise donc des rencontres tout au long de l’année et un grand événement annuel pour créer l’impulsion, promouvoir des rôles modèle, favoriser les échanges et donner envie aux jeunes de rejoindre les métiers du numérique.

  • De quand date votre engagement dans ce réseau ?

En octobre 2018, à l’issue de la présentation de l’OSM à la DGNUM, Valérie Dagand nous a proposé à mon adjointe la médecin en chef Florence et à moi-même de rejoindre le réseau C@N.
Ce réseau professionnel, ouvert et bienveillant, a été une formidable opportunité pour l’OSM. Nous y avons découvert des personnes ressources pour résoudre des difficultés techniques et identifier des sponsors pour soutenir et relayer le projet.
Grâce à C@N, nous avons, par exemple, initié des travaux avec le Laboratoire Bi et Big Data du Secrétariat général pour l’administration ce qui nous a permis de mettre à plat de données complexes, étape indispensable pour le projet d’OSM. Nous avons également intégré à notre projet des membres de la nouvelle unité managériale Socle numérique de la DGA3 qui a pour objectif de développer les infrastructures, les réseaux et l’hébergement au sein du ministère, là aussi, un sujet crucial pour l’OSM.

  • Y’a-t-il un profil type ?

Aucun ! parce que le numérique est vaste : système d’information, data, intelligence artificielle, Cyber, digital, design d’expérience…Regardez sur le compte Youtube les vidéos du 1er événement C@N : vous y verrez des ingénieures, des informaticiennes, des commissaires, des cheffes de projet, des LEGAD4, des civiles, des militaires, des femmes et des hommes, tous passionnés par leur métier.

À Cs@N, nous sommes persuadés que la diversité est une force. Pour nous rejoindre, il suffit de postuler !

  • Dans quelle mesure le numérique est-il important dans le domaine de la santé ?

Le numérique est l’occasion de repenser notre société et notre rapport au monde. Il est porteur de valeurs et de progrès. Il fait déjà partie du quotidien des professionnels de santé : automates, appareils d’imagerie, « appli santé », télémédecine, simulateurs, … et encore plus demain avec l’intelligence artificielle.

Dans le domaine de la santé, le numérique n’est pas un objectif en soi mais bien un outil au service du patient pour améliorer la prise en charge des patients et la prévention/promotion de la santé, et permettre aux professionnels de santé de travailler dans les meilleures conditions possibles.

Dès 2012, le numérique a été identifié par le service de santé des armées (SSA) comme un levier majeur de sa transformation. Ces dernières années de nombreuses innovations numériques ont vu le jour : Axone, passeport de formation en e-learning, serious game 3D-SC1, OSEA5, LabSSA…

  • Selon vous, pourquoi est-il important que les femmes s’intéressent aux métiers du numérique ? 

D’abord parce que, dans cet univers très compétitif, nous ne pouvons pas nous passer de la moitié de nos talents. 
Ensuite, parce que leur action est fondamentale dans la conception des algorithmes. Le numérique est certes porteur de valeurs et d’espoirs, mais il peut également être source d’exclusions pour ceux qui ne le maîtrisent pas ou n’y ont pas accès. La conception des algorithmes peut être à l’origine de discriminations. Un exemple très connu est celui d’un algorithme utilisé en RH qui, basé sur des données actuelles, éliminait les candidatures féminines… Logique puisque l’entreprise comportait une majorité d’hommes ! 
Pour paraphraser le philosophe, Jean Bodin : « Il n’y a de richesse que d’hommes… Et de femmes ». Le monde de demain ne sera porteur de diversité et d’égalité que si ceux qui l’imaginent aujourd’hui sont eux-mêmes issus d’horizons différents. 

Pour en savoir plus sur le réseau Combattantes@Numérique

Internet : https://www.defense.gouv.fr/defenseconnect/combattantes-numerique/combattantes-numerique

Twitter : @combattantesnum

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 1L’Observatoire de la santé des militaires a pour objectifs de décrire l’état de santé des militaires, d’identifier des facteurs de risque ou protecteurs associés à cet état de santé pour mettre en œuvre des actions de prévention et de promotion de la santé adaptés aux besoins des militaires et les évaluer. Il regroupe différentes bases de données.

2Direction Générale du numérique et des systèmes d’information et de communication

3 Direction générale de l’armement

4 Legal advisor, également appelé Conseiller juridique opérationnel

5 Outil de surveillance épidémiologique des armées


Sources : ©DCSSA
Droits : ©DCSSA