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Portrait du médecin chef des services Derain, médecin conseiller du major général de l’armée de l’air et de l’espace (EMAAE)

Mise à jour  : 16/10/2020 - Direction : DCSSA

Issu de l’École du service de santé des armées (ESSA) de Lyon, promotion 1978, j’ai d’emblée choisi de servir les forces aériennes.

J’ai débuté ma carrière sur la base radar à Nice Mont Agel, puis j’ai consacré onze années aux personnels de la plateforme volante de la base aérienne 106 en tant que médecin du personnel navigant et médecin de prévention, supportant ainsi toutes les facettes d’une plateforme aérienne avec sa piste, ses servitudes, ses ateliers sans lesquels les navigants ne sont rien.

Tout particulièrement intéressé par la physiologie, les facteurs humains et les évacuations sanitaires, auxquelles j’avais gouté dès la première guerre du Golfe puis lors d’opérations en Bosnie, j’ai été orienté vers le laboratoire médico physiologique de Mont-de-Marsan qui relevait à la fois du centre d’expertise aérienne militaire et de l’institut de médecine aérospatiale du service de santé des armées de Brétigny-sur-Orge. J’y ai forgé une expertise et expérience en médecine aéronautique opérationnelle en accompagnant l’installation du plan facteur humain dans l’armée de l’air.  J’ai également travaillé sur le développement de l’instruction aéro-médicale et nombre de projets autour des nouveaux vecteurs destinés à équiper l’armée de l’air dont l’A400m alors dénommé Avion de transport futur (ATF).

Fort de ce parcours qualifiant, je rejoins la base aérienne 120 de Cazaux, en 2002, pour mettre à profit cette expertise pour le développement du concept RESCO, la formation opérationnelle des pilotes de chasse, mais aussi celles des experts sécurité sauvetage et NRBC de l’armée de l’air dont je suis le référent.

En 2005, je pilote, depuis mon poste à la direction centrale, les projets d’EVS Collective sur avion stratégique, connus aujourd’hui sous le nom de Morphée. Je découvre les processus d’organisation du Service en installant CREDO et en poursuivant des activités de définition et supervision de nouvelles capacités NRBC telle que l’Unité médicale de décontamination des armées (UMDA).

Praticien certifié en médecine aéronautique sur titre, je rejoins en 2008 le bureau médecine d’armée de la DRSSA de Bordeaux où j’accompagne le déploiement des centres médicaux des armées (CMA) pilotes avec la naissance des Bases de Défense (BdD). Parallèlement, je mène les nouvelles démarches d’analyse des risques, de développement des processus et de contrôle interne avec mon adjointe, experte auprès de la Haute autorité de santé (HAS).

Je suis alors pressenti pour rejoindre le commandement des forces aériennes à Dijon comme médecin conseiller et j’ai la chance de parcourir en 2012 l’Europe médico aéronautique pour le brevet aéronautique européen. Je n’occuperai ce poste qu’un an.

Je suis alors très rapidement orienté sur un nouveau projet du Service. Le commandement d’un CMA Nouvelle génération (NG) expérimental m’est confié de 2014 à 2017 soutenant dans le domaine de la santé les trois grandes bases aériennes sur la région Centre.

Acteur de la médecine des forces et « flight surgeon », la direction de la médecine des forces (DMF) me confie ensuite l’installation de l’échelon santé médicalisé en milieu aérien, véritable espace de conseil pour l’aéronautique de défense et regroupant en son sein des experts aéronaval, de l’aviation légère et des convoyeurs de l’air.

Je suis enfin affecté en 2019 comme médecin conseiller auprès du major général de l’armée de l’air à Balard. J’aborde les aspects stratégiques des évolutions de l’aptitude, les enjeux sécuritaires de l’instruction aéro-médicale, mais également les développements capacitaires des nouveaux programmes d’armement avec ses enjeux physiologiques ou facteurs humains pour le projet SCAF ou HIL 160 en version aéromedevac. La crise COVID-19 a montré l’intérêt pour l’EMAAE de disposer d’un médecin conseiller à même d’exposer les contraintes du Service mais aussi de défendre les besoins spécifiques des opérations aériennes. Ce fut aussi, pour moi, la chance de boucler la boucle avec les premiers vols Morphée sur A 330 Phenix ou de l’A 400M avec la version Merope.

Une carrière bien remplie faite de nouveaux challenges, de mobilités mais avec un cap et une altitude croissante qui m’ont comblé. De l’exercice de la médecine aéronautique sur base avec des moyens sans cesse optimisés, la possibilité de réaliser des missions d’évacuation sur de nombreux théâtres d’opérations comme opérateur, chef d’un point d’embarquement des blessés, puis Directeur médical (DIRMED) en Afghanistan, je crois avoir embrasser tous les domaines de la médecine aéronautique opérationnelle.

Dans ce parcours fait d’allers et retours entre le monde aéronautique et celui de la santé, je retiens :

 - l’enseignement de mes maîtres et mon apprentissage de la recherche appliquée aux forces au sein de l’Institut de médecin aéronautique du SSA (IMASSA) (1996) ;

 - la conduite du projet Morphée et les embûches d’un tel projet industriel (2005) ;

 - la supervision technique des jeunes centres médicaux des armées et antennes dans le vaste domaine de la médecine d’armée (2010) ;

 - l’expérience managériale de se voir confier le commandement d’un CMA NG et d’ouvrir le domaine pour une nouvelle organisation du Service en essuyant les plâtres (2014).

Je n’oublie pas non plus mes patients auxquels j’ai prodigué des soins et ceux que je qualifie de patients génériques pour lesquels j’ai consacré mon temps et mon énergie à leur fournir des espaces de prise en charges modernes, tant sous menace NRBC que dans de nouveaux vecteurs aériens.

Evoluer ainsi au sein du SSA m’a permis d’accompagner la modernisation d’un Service en mouvement et notre dualité doit toujours nous guider, au chevet du patient mais aussi au côté du commandement. Et si passion n’est pas raison, c’est un fabuleux support et une source de motivation…N’abandonnez jamais !

 

Pour lire ou relire le portrait du médecin chef des services Martinez, chef du service santé pour la force d’action navale, c’est ici 


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