Accueil | Santé | Actualités | Opération IRMA : le centre médical interarmées (CMIA) de Guadeloupe mis à l’honneur Santé ... Actualités | Opération IRMA : le centre médical interarmées (CMIA) de Guadeloupe mis à l’honneur

Opération IRMA : le centre médical interarmées (CMIA) de Guadeloupe mis à l’honneur

Mise à jour  : 10/08/2018 - Direction : DCSSA

Projeté en ouverture de théâtre en septembre 2017 suite au passage de l’ouragan IRMA, le CMIA de Guadeloupe est intervenu au profit de familles et gendarmes des îles du Nord. De la prise en charge psychologique à la mise en place de moyens d’hygiène dégradés, le savoir-faire de proximité du SSA a été reconnu et récompensé par le Gendarmerie et le Ministère des Armées le 7 août dernier à Saint-Claude.

Lors de la cérémonie des couleurs mensuelle, le Général Jean-Marc Descoux, commandant la Gendarmerie de Guadeloupe, a récompensé deux personnels du CMIA pour leur intervention à Saint-Martin et Saint-Barthélémy suite au passage du Cyclone IRMA. Retour sur cette opération et le soutien médical du SSA.

Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, l’ouragan de catégorie 5 « IRMA » a ravagé les îles du Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, rattachées à la collectivité de Guadeloupe. Il a provoqué sur son passage 11 décès, d’importants dégâts matériels, coupant toutes les voies de communication, laissant de très nombreux habitants sans toit et une part d’entre eux livrés à eux-mêmes.

Le jour même, le commandement de la gendarmerie de Basse-Terre (COMGEND) qui a ces îles sous sa juridiction, sollicite la direction interarmées du service de santé aux Antilles (DIASS) pour appuyer une opération de rétablissement de sécurité et de l’autorité de l’état. Le CMIA de Guadeloupe met en alerte une équipe médicale opérationnelle de gendarmerie (EMOG) composée de 3 de ses personnels.

Près de 200 gendarmes et autant de familles ont subi de plein fouet le passage de l’ouragan. La gendarmerie à Saint-Martin a subi de lourdes pertes matérielles, une des trois emprises a été rasée. Déjà éprouvés physiquement et moralement, inquiets pour leurs familles, dépassés par l’ampleur de la catastrophe, les militaires maintiennent malgré tout un ordre fragile sur le terrain dans des conditions extrêmes et attendent les renforts.

Projetés dès le lendemain en EMOG, deux équipes du CMIA de Guadeloupe se succéderont à Saint-Martin six semaines durant au profit de l’opération Gendarmerie et en appui d’un détachement des Régiments de Service Militaire Adapté antillais (RSMA) venu prêter mains fortes aux opérations de déblaiement.

Sur place, hors soutien courant, le CMIA s’est fixé deux effets majeurs : l’appui psychologique des gendarmes, conjoints et enfants traumatisés par l’événement, et la mise à place de structures et de règles d’hygiène en campagne sur tous les cantonnements Gendarmerie.

Militaires et familles étaient dépourvus de matériels, privés d’eau et d’électricité, peu familiers des conditions de rusticité et d’hygiène dégradées, et occupaient de l’immobilier fragilisé, aux installations sanitaires inopérantes. Formé et expérimenté aux situations de ce type, le CMIA a ainsi pu mettre à profit son expertise en conseillant et secondant efficacement les majors de camp.

En l’absence d’un soutien psychologique institutionnel dédié, qui n’arrivera finalement que le 23 septembre à Saint-Martin, ce sont les EMOG qui ont assurés les actions de soutien psychologique post-immédiat, sillonnant les cantonnements et logements de fortune sur les deux îles. Eprouvés et soucieux quant à leurs proches, il fallait plus que jamais que les gendarmes soient sur le terrain.

Les premières familles n’ont pu quitter Saint-Martin et Saint-Barthélémy que près de deux semaines après le passage d’IRMA. Leur départ n’a pas été vécu comme un déchirement mais comme un soulagement pour les militaires qui ont plus sereinement poursuivi leur mission. La mise en place d’un « sas » Gendarmerie sur la Guadeloupe, soutenu également par la base arrière du CMIA, a offert aux familles puis aux militaires ayant subi l’ouragan un espace de repos, de calme, et d’écoute.

Sous les ordres du Médecin Chef des Services Sylvie, DIASS Antilles et directeur médical de l’opération, le SSA aura soutenu sur le théâtre plus de 1600 militaires au plus fort de la crise, dont plus de la moitié de gendarmes. Il a déployé jusqu’à 7 postes médicaux, un vétérinaire, et un épidémiologiste. Plus gros contributeur SSA à l’opération, la DIASS Antilles a projeté 4 postes médicaux issus de ses CMIA ainsi que 2 Infirmières et 2 auxiliaires sanitaires issus des RSMA Guadeloupe et Martinique. Parallèlement, bien qu’amputés d’une part importante de leur effectif, la DIASS et les CMIA ont continué sur leurs emprises à assurer leurs missions au profit des militaires non impactés par l’ouragan, tout en assurant les fonctions de HUB logistiques santé au profit de l’opération en cours.

Par les récompenses décernées ce 7 aout 2018, c’est toute l’action du SSA en Guadeloupe et aux Antilles qui a été salué par la Gendarmerie et ainsi mise à l’honneur. Elles symbolisent reconnaissance et considération pour tous les acteurs qui, sur le terrain ou en base arrière, ont permis la réussite de cette opération.


Droits : © Service de santé des armées