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HIA Legouest : interview de la 1ère classe Margaux volontaire du Service de santé des armées - aide-secrétaire

Mise à jour  : 25/05/2020 - Direction : DCSSA

Comme tous les établissements de santé du Grand Est, l’HIA Legouest a contribué et contribue à la lutte contre le COVID-19.

Nous avons voulu savoir comment certains d’entre nous ont vécu cette crise de l’intérieur.

Pour connaitre leur ressenti, à chaud, alors que l’épidémie n’est pas encore terminée, nous vous proposons d’aller à la rencontre de ces personnels qui ont participé à la gestion de la crise.

1ère classe Margaux, volontaire du service de santé des armées, elle occupe la fonction d’aide-secrétaire au service d’accueil des urgences depuis près de 2 ans. Comme tout le personnel de ce service, elle a été tout particulièrement sollicitée pendant la crise.

Quel a été votre rôle au moment de la crise ?
Mon rôle a été d’accueillir les patients qui venaient aux urgences médicales et dentaires. Il s’agissait de l’accueil physique, mais également de l’accueil téléphonique.

Qu’est-ce qui a changé pour vous, dans votre travail au quotidien ?
Ce qui a changé en premier pour moi a été la tenue, je suis passée du port du treillis au port de la tenue blanche avec protections à usage unique : blouse, sur blouse, gants et masque.

Ensuite, il a fallu adapter ma façon de travailler. Cela se concrétise par exemple par le nettoyage très fréquent des différents postes de travail, au moins une fois par heure et après chaque suspicion de cas COVID-19.

J’ai dû aussi apprivoiser le fonctionnement d’un nouveau poste de travail qui est le poste dit « rouge », c’est-à-dire celui qui est dédié à l’accueil des patients en situation de suspicion COVID-19. La prise en charge de ces patients est spécifique puisqu’il faut bien prendre le temps d’expliquer les consignes sanitaires, mais aussi répondre à leurs questions et les rassurer.

Quelle est l’image qui vous a le plus marqué au cours de ces dernières semaines ? Et que retiendrez-vous de cette crise ?
Cette période a été si particulière qu’il y a eu beaucoup de moments marquants. J’en retiendrai deux :

  - le premier : un jour un homme a emmené son père aux urgences pour une suspicion de COVID-19. Ce dernier, assez âgé, est orienté vers le déchoquage. Compte tenu des mesures d’hygiène en place, le fils n’a pas pu accompagner son père. Il a donc regardé son père partir vers le déchoquage à travers les bâches de protection, jusqu’à ce que les portes se referment. Je ne peux oublier l’échange de regards qu’il y a eu à ce moment-là entre les deux hommes.

  - le deuxième moment marquant est le jour où j’ai accueilli les pompiers qui amenaient  une patiente âgée qui semblait angoissée. Je lui ai demandé de bien vouloir mettre son masque en recouvrant la bouche et le nez et de bien pincer au niveau de celui-ci. La dame m’a demandé pourquoi, d’un air inquiet. Spontanément et pour dédramatiser la situation, je lui ai répondu que compte tenu de la situation, les consignes sanitaires étaient strictes et ai conclu « on ira au bal masqué, ce soir ». A ce moment-là un large sourire s’est esquissé, largement reconnaissable à travers le masque. C’était un beau moment !

Ce que je retiens de cette expérience c’est qu’il faut prendre soin des autres et ne pas être individualiste. Aider les autres, c’est aussi s’aider soi-même, car on s’enrichit personnellement.

D’après vous, quel mot définit le mieux cette crise ?
Je dirais : solidarité.


Sources : HIA Legouest
Droits : © Service de santé des armées