Quelle est la spécificité de la base de l’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic?
Lanvéoc est le lieu d’expertise des opérations aéromaritimes en hélicoptère. Dans le domaine du combat embarqué avec les flottilles 33F et 34F, dans celui du contre-terrorisme maritime avec la 33 F et en sécurité maritime avec les flottilles 32F et 33 F. C’est aussi une pépinière de pilotes hélicoptères, avec les escadrilles 22S et 50S. La BAN de Lanvéoc est la plus petite des quatre bases de l’aéronautique navale, en personnel (792 marins, civils et militaires) et en superficie. La BAN de Lanvéoc, ce sont 21.000 mouvements par an et 8.000 heures de vol.
Quelles sont les missions concrètes de la base et de ses flottilles?
La base de l’aéronautique navale de Lanvéoc assure un rôle de soutien auprès de différentes forces.
Le soutien de la force d’action navale, tout d’abord, avec notamment les détachements d’hélicoptères de la 34F sur les frégates anti-sous-marines et ceux de la 33F à bord des frégates multi-missions.
Le soutien de la force océanique stratégique ensuite avec le détachement des Lynx de la 34F sur les frégates anti-sous-marines et les vols des Alouette III de la 50S pour assurer la sûreté aéromaritime des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
Le soutien de la force des fusiliers et commandos de la Marine enfin, puisque les hélicoptères Caïman de la 33F et Lynx de la 34F participent à l’entraînement et à la projection opérationnelle des commandos dans le domaine du contre-terrorisme maritime.
Nous opérons également au profit du préfet maritime de l’Atlantique en renforçant sa capacité d’intervention en hélicoptères lourds. Ils soutiennent ainsi la projection d’équipes d’évaluation et d’intervention (EEI). La base héberge aussi le Centre d’entraînement à la survie et au sauvetage de l’aéronautique navale (CESSAN).
Que ce soit au profit du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), de la force océanique stratégique, de la force d’action navale ou du service public, les flottilles basées à Lanvéoc sont parées à intervenir dans des délais d’alerte très courts.
Pour répondre à toutes ces missions, la base est sans doute fortement mobilisée?
La base vit au rythme des permanences opérationnelles des flottilles, c'est-à-dire 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Elle met à disposition des équipages ses équipes d’alerte. Un pôle médical (un médecin et un infirmier), des officiers de permanence par domaines : opérations, suppléant et technicien, du personnel de permanence: à la tour de contrôle, au bureau piste, à l’avitaillement (carburant) au service sécurité (pompiers) et un opérateur média (photo).
L’implantation géographique de la base apporte un plus indéniable dans la conduite des opérations…
La base est située à la pointe du Finistère, dans une zone interdite aux vols civils. Elle est idéalement placée, à proximité immédiate du rail d’Ouessant, de la base navale de Brest et de la base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Ainsi, les aéronefs peuvent rejoindre facilement les bâtiments de la force d’action navale sur lesquels ils sont détachés, assurer la protection des SNLE lorsqu’ils quittent l’île Longue ou rejoignent leur port-base, et sont parés à intervenir dans le domaine de la sécurité maritime. Des détachements peuvent également être mis en place depuis la BAN de Hyères pour la façade Méditerranée.
La base de Lanvéoc est aussi un haut lieu de la formation. Quel rôle y jouent les simulateurs?
Le groupement école instruction assure 2.000 stages par an en interarmées.
Les simulateurs y jouent un rôle de plus en plus important et permettent un entraînement des équipages au plus proche de la réalité opérationnelle. Celui du Lynx, le FNPT2 pour le Dauphin (flight and navigation procedure trainer), le CCAM pour l’apprentissage du contrôle aérien ou le PTT (part task trainer) pour le Caïman en attendant le MRTD (Medium range training device).
Le CESSAN dispose pour sa part de nouvelles cabines d’immersion modulables qui permettent de former les quelque 1.100 stagiaires annuels de toutes les armées dans un environnement très proche de l’aéronef qu’ils utilisent.
Quels sont les défis actuels de la BAN?
«De bien en mieux» était la devise du Baron du Poulmic à qui appartenaient les terres sur lesquelles la base est installée. Nous avons fait nôtre cette devise ces dernières années.
Depuis décembre 2011, nous avons fait renaître la flottille 33F avec l’arrivée des Caïman Marine. Cette flottille monte progressivement en puissance et dispose comme la 32F de locaux neufs.
Nous préparons aussi le remplacement de l’Alouette III (programme hélicoptère interarmées léger ou HC4). Au niveau des infrastructures, nous allons construire une nouvelle vigie, une nouvelle armurerie et un nouveau bâtiment qui permettra de donner au site une plus grande unité et une meilleure efficacité.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées