Quelles sont les missions de la BAN?
La BAN d’Hyères assure quatre missions majeures et même cinq en ajoutant le soutien des organismes implantés sur la base. La première, c’est la mise à disposition de détachements hélicoptères au profit de la force d’action navale. La seconde, c’est la tenue d’une double alerte pour le secours en mer en Méditerranée 24 heures sur 24 et 365 jours par an. La troisième mission est de fournir en permanence une plate-forme aérienne interarmées en Méditerranée pour tous les aéronefs de passage ou en mission. Et enfin, quatrième mission, la base assure le contrôle, la sécurité et la sûreté d’une plate-forme mixte, puisque l’aéroport est utilisé tant par des vols civils que militaires.
La BAN accueille également en son sein une vingtaine d’unités et d’organismes dont les flottilles 31F, 35F, 36F, un détachement de la 34F, le CEPA, l’école du personnel de pont d’envol ou l’antenne hyéroise du groupe de soutien de la base de défense (GSBdD), une antenne du service industriel de l’aéronautique (SIAé), une du service des essences des armées, des unités de la Douane et de la Gendarmerie… Un détachement du groupement des fusiliers marins assure la protection du site.
Vous êtes donc dans un premier temps en appui de la force d’action navale…
Le rôle de la BAN est de fournir des hélicoptères aux bâtiments de la Force d’action navale, à Toulon et outre-mer. Nous avons en permanence entre 4 et 14 hélicoptères déployés sur les bâtiments de la Marine dont 3 dans les départements outre-mer, et mis à la disposition des commandants de bâtiments. La base par l’intermédiaire des flottilles assure la formation, le maintien en condition opérationnelle et le contrôle des équipages mais également le soutien technique et logistique de l’aéronef.
La base par l’intermédiaire de la flottille 35F entretient également un réseau de sites de service public qui assurent en permanence des alertes secours en mer au Touquet, à Cherbourg, à la Rochelle et depuis 1 an, en Polynésie française. Ce dernier détachement a la particularité d’avoir un cadre interministériel mis en place dans un souci de rationalisation des moyens de l’Etat. Mis en œuvre par la Marine, il effectue des missions pour l’ensemble des ministères qui ont contribué à sa mise en place.
Et pour le théâtre de la Méditerranée, comment les hélicoptères de la BAN sont-ils mobilisé?
En plus de fournir des détachements embarqués, la deuxième mission de la BAN est la tenue de la double alerte Sécurité maritime (SECMAR) au profit du préfet Maritime. Deux équipages et deux aéronefs sont en alerte en permanence. Un hélicoptère léger : le Dauphin de la 35F assure une alerte capable de décoller en quelques minutes de jour et quelques dizaines de minutes de nuit. Il est secondé par un hélicoptère lourd, le Caïman, qui répond aux besoins plus complexes comme les missions lointaines ou comportant de nombreux naufragés mais également comme la lutte anti-pollution ou la projection d’équipes d’évaluation et qui se trouve en alerte à quatre heures. C’est le temps matériel de préparer la mission pour qu’elle réponde au mieux aux attentes.
La base de Nîmes-Garons ayant fermé en juillet 2011, la BAN de Hyères a-t-elle vu son activité augmenter?
En effet, la troisième mission de la BAN d’Hyères est d’être la plate-forme aérienne militaire unique en Méditerranée. Elle accueille les aéronefs en transit ou en mission en Méditerranée et notamment les avions du groupe aérien embarqué lorsque le porte-avions s’entraîne devant Toulon ou les avions de patrouille et de surveillance maritime lorsqu’ils opèrent en Méditerranée. La base accueille également les hélicoptères de l’armée de Terre ou les avions de l’armée de l’air lorsqu’ils ont besoin d’un point d’appui pour opérer dans la région. A ces activités opérationnelles s’ajoute le transit des autorités civiles et militaires en déplacement dans le Var. Au total, la base accueille plus de 200 aéronefs extérieurs tous les mois.
Vous avez donc une activité civile et militaire très dense?
Hyères est le plus important terrain mixte de France. Avec plus de 600 000 passagers par an et une activité d’aviation d’affaire en augmentation constante, l’aéroport de Toulon Hyères constitue un acteur important de la plateforme. La Défense étant affectataire principal du terrain, l’activité militaire demeure prioritaire et j’assure les fonctions de direction d’aérodrome. Les relations avec la chambre de commerce et d’Industrie du Var qui gère l’aéroport et la DGAC qui assure la tutelle de l’exploitation commerciale, sont donc permanentes en vue d’assurer le bon fonctionnement du site.
La base accueille également des entités extérieures à la Défense puisque la gendarmerie et les douanes y opèrent, tout comme la sécurité civile qui utilise le terrain de Hyères comme « Pélicandrome » pour ses aéronefs de lutte contre le feu.
Quels sont les grands défis de la BAN actuellement?
Il y a deux grands défis, en plus de la conduite de nos missions habituelles. Le premier, c’est la montée en puissance du NH90 Caïman. Les 7 premiers aéronefs livrés ont permis d’évaluer les capacités aéronautiques de l’appareil et permettent aujourd’hui d’assurer les alertes secours maritime en Atlantique et en Méditerranée. Le NH90 Caiman se montre déjà très prometteur mais l’évaluation opérationnelle menée par le CEPA n’est cependant pas achevée. L’autre défi, c’est la poursuite de la remise à niveau des infrastructures de la base dont le programme commencé en 2003 à l’arrivée des hélicoptères de Saint-Mandrier, s’étend sur près de 15 ans. Deux étapes majeures se profilent avec la remise en état des parkings militaires en 2014 puis la réfection des pistes, à partir de 2015. Cette opération, réalisée tous les 20 ans devra intégrer le maintien d’une activité opérationnelle sur la base.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées