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40 ans de dissuasion

Mise à jour  : 29/11/2012 - Direction : SIRPA Marine

Quarante ans de permanence sous la mer de la composante océanique de la force de dissuasion française, des efforts de toute une nation qui a su concevoir et mettre en œuvre les sous-marins qui sont les objets les plus complexes conçus et construits par l’Homme. Extraits des explications détaillées du Vice amiral d’escadre Charles-Edouard de Coriolis, commandant la Force Océanique Stratégique.

«Automne 2012, rade de Brest, un jour comme un autre. Le jour se lève, il ne pleut pas, du moins pas encore car le temps est changeant et la pluie annoncée. Quoi de plus normal en cette saison en Bretagne? Une légère brise permet aux goélands de se laisser porter. Un observateur brestois un peu attentif note cependant quelques remorqueurs et divers moyens portuaires et de gendarmerie maritime dans le sud de la rade.

Un jour comme un autre ? Pas vraiment pour cet équipage de SNLE qui appareille pour la 460ème patrouille opérationnelle. 460 un chiffre qui interpelle quand on sait que la première patrouille a eu lieu en 1972. On en déduit immédiatement un enchaînement continu, ininterrompu de patrouilles. Un chiffre qui correspond à 35 000 jours sous la mer pour l’ensemble des équipages de SNLE qui se sont succédés et se succèdent encore pour remplir cette mission essentielle à la sécurité de la France. Cet équipage poursuit une course de relais ininterrompue depuis maintenant 40 ans. (…)

LA DIMENSION SOUTIEN

Les équipages de SNLE ont conduit plus de 460 patrouilles. Pour eux ont été développés des moyens de formation et d’entraînement à terre, moyens indispensables pour l’acquisition et le maintien de compétences en dehors des SNLE. Il n’est en effet pas concevable sur des installations nucléaires de se former et de s’entraîner à toutes les avaries possibles.

Il n’est pas non plus concevable que les équipes de conduite ne sachent pas réagir à toutes les avaries possibles.  Le développement et la construction de prototypes à terre et de simulateurs sont les conséquences de ces deux constats.

Pour les équipages, la Marine a institutionnalisé le système de deux équipages, un équipage en charge, l’autre le soutenant, s’entraînant, et prenant des permissions bien méritées. Pour eux la Marine a développé des cursus spécifiques, des installations spécifiques. Des moyens industriels ont été mis en œuvre pour garantir leur sécurité à la mer.

Les conditions de vie à bord, en atmosphère confinée, ont fait l’objet d’études approfondies dès la conception. Ils font l’objet d’un suivi médical tout particulier, tant il est vrai que naviguer en milieu totalement confiné pendant de longues périodes, à proximité d’installations nucléaires a repoussé certaines des limites physiologiques supposées.

Mais les équipages ne seraient rien sans les entités qui les supportent. De même qu’un navire a besoin de port, un équipage a besoin de soutien. Un soutien familial, humain, technique et opérationnel.

Premier soutien assuré, celui garanti par la famille qui voient leurs maris, leur fils, leurs pères partir pour de longues durées. Soutien familial précieux car irremplaçable et vital.

Le soutien humain est assuré par l’ensemble des organismes à terre. Du médecin au gestionnaire de la Direction du Personnel Militaire de la Marine (DPMM), du bureau d’aide et de conseil aux familles en passant par les services sociaux, ce soutien a toujours été garanti aux équipages de SNLE.  (…)

Quant au soutien technique, il est tellement évident pour des installations aussi complexes qu’on peut en oublié combien il est délicat. Il est compliqué de faire naviguer des milliers de tonnes d’acier. Il est compliqué de concevoir et d’entretenir une chaufferie nucléaire, encore plus si celle ci doit être mise en œuvre à quelques dizaines de mètres de profondeur dans les océans. Il est compliqué d’envoyer des fusées dans l’espace, mais très compliqué que ces fusées partent d’un champ de tir sous-marin et envoie des armes nucléaires avec la précision voulue.

Concernant le soutien opérationnel, il est lui aussi évident. Frégate anti sous-marine d’accompagnement pour les départs et retours de patrouille. Surveillance terrestre par des compagnies de l’armée de terre des entrées et sorties de sous-marin. Stations de transmissions chargées de diffuser les informations courantes mais aussi l’ordre de tir. Organismes de renseignement chargés de fournir les informations à l ‘équipage pour garantir sa mission. (…)

Automne 2012, rade de Brest, un jour comme un autre pour les sous-mariniers qui voient les leurs garantir la permanence à la mer de la posture de dissuasion»

UN REPORTAGE COMPLET À LIRE DANS COLS BLEUS N°3003

Lien vers  Cols Bleus sur Calaméo


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées