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Polpèche : Pris la main dans le sac

Mise à jour  : 30/09/2013 - Direction : SIRPA Marine

La frégate de surveillance (FS) Nivôse a intercepté il y a quelques mois un navire sud-coréen le Chung Yong 81 (CY81) alors en pleine action illicite de pêche aux abords de Crozet. La protection de l’environnement marin et des ressources halieutiques est l’une des missions de la Marine nationale dans la zone.

L’équipage du bateau de pêche coréen a été pris en flagrant délit de pêche illégale en février dernier. Cela faisait plusieurs jours que le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de la Réunion suivait l’embarcation présente en bordure de la zone économique exclusive (ZEE) de Crozet, sans correspondance possible avec les positions reportées des navires autorisés à y pêcher. Ce doute est confirmé par l’hélicoptère Panther embarqué sur la FS Nivôse. Trois jours de surveillance plus tard, le 11 février, le CY81 est surpris en situation de pêche illicite à l’intérieur de la ZEE. Il pêche la légine, un poisson chèrement revendu sur le marché asiatique et qui représente pour les pécheurs français un enjeu économique majeur.

L’équipage du Nivôse conduit les opérations de visite et rassemble suffisamment d’éléments tangibles pour que, depuis La Réunion, les autorités demandent le déroutement du navire coréen.

À terre, la division «action de l’État en mer» informe le SGMer et le ministère des affaires étrangères) et conseille juridiquement la FS Nivôse. En effet, il faut organiser la répression et la saisie du navire de son matériel et de sa cargaison. Il faut également monter avec le juge des libertés et de la détention (JLD) le dossier des mesures restrictives et privatives de liberté car les marins coréens sont détenus à bord de leur bateau.

Le déroutement commence vers La Réunion: plus de 2.500 km avec un équipage coréen pas forcément coopératif. Ce dernier est composé de quatre nationalités différentes, dont seulement deux anglophones. Avant tout, le médecin français examine chacun des 35 membres d’équipage dans les 24 premières heures. Puis après le feu vert du JLD, l’équipage notifie à chacun des détenus la procédure française, avec l’aide de l’un des contrôleurs australiens embarqués, qui parle indonésien ! L’avarie du moteur du CY81rend le transit plus long que prévu. Sur le Chung Yong 81, les conditions de vie sont spartiates (il fait moins de  10°C dans les locaux vie).

Le convoi arrive finalement à La Réunion le 19 février. "L’équipe de prise" débarque. Le Chung Yong 81 quitte définitivement La Réunion le 26 février, après avoir payé une caution de 250.000 euros, racheté sa cargaison et ses appâts (100.000 €). Par un jugement rendu le 14 juin 2013, le tribunal correctionnel de Saint Denis de La Réunion a confirmé la saisie du matériel de pêche et de la cargaison de légines, et condamné le capitaine du palangrier coréen à 300.000 € d’amende. Ce dernier a fait appel.

Polpêche une mission essentielle

La préservation de la ressource halieutique est primordiale. Elle est nécessaire pour les intérêts financiers des pêcheurs de la zone. Et à plus long terme pour les générations futures. Bien encadrée, la pratique de la pêche ne met pas en péril la pérennité des espèces. Par exemple, un calendrier permet d’ouvrir la saison de la pêche en fonction du cycle de reproduction de certaines espèces.

D’un simple interrogatoire VHF jusqu'à  un déroutement de navire illicite, tous les bâtiments de la Marine nationale ainsi que les aéronefs peuvent intervenir pour mener une opération de police des pêches. Cet appui matériel s’accompagne également d’un appui humain puisque la Marine, au même titre que d’autres administrations, forme des personnels à la police des pêches.  


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées