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Approches maritimes du Havre: Mission sûreté pour le PSMP

Mise à jour  : 16/04/2013 - Direction : SIRPA Marine

Port du Havre. Des explosifs placés par des terroristes sous la ligne de flottaison d’un navire de commerce viennent de déchirer sa coque. Le bateau sombre dans le chenal, bloquant le trafic portuaire pour une durée indéterminée. Les tankers ne peuvent plus acheminer le pétrole. Dans quelques jours, les aéroports de la région parisienne ne seront plus approvisionnés en carburant. Heureusement, il ne s’agit que d’un scenario fictif d’acte de terrorisme maritime. Précisément le type d’action que les missions du Peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP) visent à empêcher.

Métropole maritime internationale, la ville du Havre abrite le cinquième port européen. C’est également un site industriel et pétrolier, le port français le plus important en nombre de conteneurs réceptionnés. Depuis les événements du 11 septembre 2001, le code international pour la sureté des navires et des installations portuaires (ISPS) a vu le jour. Les gendarmes maritimes du PSMP ont pour mission d’assurer la sûreté maritime du port et de ses approches, et donc de vérifier au quotidien que les navires de tout type respectent les normes ISPS. Ici, les pétroliers, porte-conteneurs géants, chimiquiers, rouliers, transbordeurs à passagers et autres paquebots de tourisme se partagent le plan d'eau et les quais.

Pour les trente-six gendarmes maritimes qui constituent ce peloton, une connaissance fine du milieu maritime et des acteurs locaux, régionaux ou internationaux est par conséquent impérative. Or, les effectifs sont loin d’être pléthoriques pour accomplir cette mission de confiance. « Nous cumulons tous plusieurs compétences : mécaniciens, manœuvriers, pilotes, officiers de police judiciaire, plongeurs, cynotechniciens spécialistes en recherche d’explosifs », explique le lieutenant Jean Ducret qui commande le peloton.

Au quotidien, son équipe travaille en coordination avec la marine, les douanes, la police, les affaires maritimes, l’équipe du port et les partenaires de l'activité maritime : des pêcheurs aux plaisanciers en passant par les dockers. La sécurisation des quais fait partie des prérogatives du peloton, à terre grâce aux équipes cynophiles ou sous la surface avec les plongeurs. Jusqu’à mer 4 établie, le peloton déploie ses gendarmes maritimes à bord des deux vedettes insubmersibles de douze mètres. Les équipes cynophiles embarquent également à bord des navires en « zone d’attente », à proximité du chenal d’accès au port. Ils vont investiguer les zones sensibles, notamment la passerelle de navigation ou les locaux barre et machines. Dans le viseur : les transports illicites de marchandises, l’immigration clandestine, les actions terroristes ou autres actes de malveillance.

Au préalable, une équipe a déterminé quels bâtiments présentaient un intérêt particulier compte tenu de nombreux critères: pavillon, cargaison, provenance ou destination potentiellement sensible. Dans une eau à la transparence parfois douteuse, les plongeurs inspectent la coque du navire à la recherche de tout élément qui leur paraîtrait suspect. Près de huit-cents navires par an sont ainsi ciblés, trois-cent soixante-dix visités et six-cent cinquante escortes réalisées, les vedettes et leurs équipages totalisant plus de dix mille heures de surveillance maritime.

Dans un rôle de prévention et de dissuasion, les gendarmes maritimes du PSMP pourraient compter sur l’appui de forces spécialisées dans le contre-terrorisme maritime si la situation l’exigeait.


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées