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2012

Mise à jour  : 28/05/2013 - Direction : SIRPA Marine

Formation

«Je travaillais au soutien logistique et administratif de l’Intelligence Training Center (école du renseignement). Tant pour les formateurs que pour les stagiaires, ma mission était de fournir les outils de travail qui leur permettaient de se focaliser sur leur cœur de métier et sur la formation. C’est une façon différente de partager ses compétences et de les mettre au service de ceux qui formaient les militaires afghans sur place. Cette expérience interarmées dans le contexte d’un théâtre particulier est très enrichissante, dans la mesure où l’on travaille avec des personnes de divers horizons et qu’on apprend beaucoup les uns des autres». MT Rodolphe, assistant du commandement, EMM/ROJ, six mois en mission «Epidote» en 2012. (Formation de l’armée afghane depuis 2004).

Échanges

«J’ai été projeté en Afghanistan notamment dans le cadre des missions des forces spéciales. J’effectuais des bilans psychologiques individuels de fin de mission au profit des commandos. Il s’agit d’actions préventives pour dépister d’éventuels syndromes post-traumatiques et proposer des solutions aux intéressés. La marine a mis en place un service de psychologie de proximité, mais nous sommes régulièrement sollicités au profit des forces spéciales en général. Les retours sont très positifs, les commandos marine comme ceux des autres forces spéciales ont une bonne appropriation de cette démarche et en sont même demandeurs. Ils comprennent que c’est à leur profit, car ces syndromes peuvent apparaître un jour, une semaine, un mois ou même plusieurs années après le facteur déclenchant. La relation de confiance s’établit naturellement pour deux raisons. La première, c’est que nous sommes tous les jours à leur contact et connaissons donc bien leurs préoccupations comme leur état d’esprit. La seconde, c’est que nous garantissons des échanges individuels, confidentiels et décorrélés des décisions d’aptitude». CC Jacques, psychologue au SLPA de Lorient.

Prévention

«Projetée sur le théâtre à trois reprises, je travaillais au sein de la cellule opérations du bataillon d’hélicoptères de l’armée de l’Air (Caracal) et de l’armée de Terre (Tigre, Gazelle, Cougar, Caracal). Le poste de contrôleur des opérations aériennes consistait principalement à tenir à jour la situation tactique amie et ennemie sur la zone d’opérations et en informer les équipages avant les vols, afin qu’ils connaissent au mieux la situation au sol. La zone d’action de la Task Force (Kapisa/Surobi) était plus petite qu’un département français, mais la menace y était constante et diffuse. Nous recherchions donc de façon permanente les sources d’information les plus proches et les plus réactives, françaises ou alliées. Les autres officiers renseignement (incorporés aux 2 GTIA ou en états-majors) étaient nos relais et permettaient ainsi, à l’aide des capteurs de l’ensemble de la zone, de constituer un maillage assez fin. La situation évoluait en permanence, il fallait savoir la « ressentir ». Ce fut le cas à de nombreuses reprises, comme quand nous avons eu des informations alliées indiquant qu’une centaine d’insurgés avaient été localisés en fond de vallée et se dirigeaient vers l’entrée. Comme nous avions des blessés à secourir à l’entrée de cette vallée, j’ai recoupé l’information alliée avec d’autres capteurs qui se trouvaient sur zone. Il s’est avéré que le renseignement était erroné. La mission a donc pu être déclenchée rapidement et nos soldats évacués. L’Afghanistan c’est comme la mer, la situation peut être très calme au départ et s’aggraver en quelques minutes. La vigilance devait être permanente». LV Elise, COA en détachement dans l’armée de l’Air. LV Elise, COA au sein de l’escadron Pyrénées (2010, 2012 et 2013). 


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées