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Portrait du médecin en chef Desruelles, conseiller santé du chef d’état-major de l’armée de Terre

Mise à jour  : 08/12/2020 - Direction : DCSSA

Après six années passées à la faculté de médecine de Lille, j’intègre l’école du Service de santé des armées de Lyon-Bron en 1999. Intéressé par l’interface du monde médical et du monde militaire, je réalise ma thèse en lien avec ce sujet. A l’issue, je choisis de servir dans l’armée de Terre.

Intégré au sein du régiment des sapeurs de marine à Angers en 2002, j’y découvre la vie régimentaire et pars pour une première opération extérieure (OPEX) au Kosovo dès mon arrivée. J’intègre ensuite le bureau opérations-instruction du 1er régiment médical de Metz puis la direction régionale du SSA de Metz où je travaille à l’harmonisation du pilotage des 63 services médicaux d’unité rattachés, sur la gestion de crise sanitaire avec la grippe aviaire et pars au sein de l’opération Licorne en République de Côte d’Ivoire (RCI).  Engagé dans la filière techniques d’état-major et après l’école de guerre, je suis muté en 2008 à la DCSSA au sein du bureau opérations (aujourd’hui appelé EMO Santé) au poste M35 et travaille notamment sur le désengagement du Kosovo, la transformation de l’opération Licorne, la réorganisation du théâtre afghan, le tremblement de terre à Haïti en 2010, la direction médicale du MORPHEE d’avril 2011, la gestion des évacuations médicales (MEDEVAC) stratégiques, le dialogue avec les directeurs médicaux (DIRMED), la création de l’EMO-Santé… Trois années à vivre H24 au rythme passionnant des opérations. Ce fut une expérience humaine particulièrement riche.

En 2011, je repars en Afghanistan en tant que directeur médical adjoint. Confronté plusieurs fois à la mort, je ne sortirai pas indemne de cette OPEX. Je prends réellement conscience de l’implication de nos décisions sur la vie humaine de nos subordonnés. Cette expérience aux conséquences douloureuses m’aura forgé et est désormais une vraie richesse de vie.

J’occupe ensuite différents postes en direction centrale, à l’état-major des armées et en direction régionale. Je travaille donc sur différentes missions liées à la transformation de la médecine des forces, au pilotage, à l’organisation, au recrutement, à l’image du Service, au conseil au commandement et à la construction du dialogue entre le Service et les Armées.

Courant 2020, on me propose d’occuper le poste de conseiller santé du chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT). C’est un poste très épanouissant m’offrant un large panel de missions et de sujets. Pleinement associé aux réflexions de l’état-major de l’armée de terre (EMAT), cette fonction me permet de côtoyer tant les chefs de bureaux que le CEMAT. Grâce à un dialogue constant à tous les niveaux, je peux bénéficier d’une vision globale des situations et appréhender certains enjeux. Pleinement intégré à l’armée de Terre mais aussi au SSA, je peux avoir un dialogue franc et transparent avec chacune des parties permettant ainsi d’éviter les tensions que peuvent engendrer des intérêts divergents. Ainsi, pour le CEMAT, je suis « la mouche du coche » au sein de son état-major ; mon regard critique lui offre, ainsi qu’à son major et à ses sous-chefs, une vision plus globale afin d’optimiser leur prise de décisions : un conseil au commandement ! Je suis de plus en plus persuadé qu’il nous faut pouvoir s’appuyer les uns sur les autres dans l’intérêt du bien commun. D’autant plus qu’aujourd’hui, retrouver un dialogue de confiance à tous les échelons, est une réelle volonté partagée.

Le moment de ma carrière m’ayant le plus marqué reste ma dernière mission en Afghanistan et ses conséquences douloureuses imprimées dans mon esprit. En effet, nos propres blessures ne sont pas un coup d’arrêt dans la vie. Elles nous permettent de rebondir, de découvrir, redécouvrir certaines de nos facettes ; pour ma part, ce sera à travers la musique et les relations humaines.  En 2018, pour la première Journée nationale des blessés du SSA (JNBSSA), j’ai pu participer à sa mise en œuvre parisienne autour d’une thématique artistique. Beaucoup de blessés se reconstruisent grâce au sport, et d’autres, comme un confrère, par l’écriture d’un recueil de poèmes (Horizons incertains – Editions LC). La reconstruction des blessés passe par divers chemins ; mais pour chacun, il en existe un. Avec d’autres blessés, familles et artistes, c’est par l’association Santé, Armées et Arts que j’œuvre désormais à la reconstruction des blessés.

A celles et ceux qui s’intéressent à cette voie professionnelle, il me semble fondamental d’avoir un intérêt marqué pour comprendre, s’intéresser à nos frères d’armes, tout en sachant rester ce que nous sommes : des professionnels de santé. Le contact humain est essentiel ainsi qu’une certaine ouverture d’esprit. Mais aussi, il est important de croire dans le Service et en ses richesses !

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