Parce que des accidents de plongée touchent régulièrement le personnel militaire, l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba) a développé un dispositif qui avertit le plongeur et son binôme en cas de risque d’accident.
Les plongeurs militaires fournissant des efforts physiques et ventilatoires importants, ils s’exposent à un type d’accident particulier : l’œdème pulmonaire d’immersion.
De quoi s’agit-il ?
L’œdème pulmonaire d’immersion est principalement consécutif à un exercice physique en immersion associé à un effort ventilatoire important. C’est l’association des deux qui va créer une congestion vasculaire pulmonaire. Cette congestion peut se révéler fatale. Or, ces dernières années on observe une augmentation de la prévalence de cet œdème pulmonaire d’immersion. Cela s’explique notamment par le fait que cet accident est mieux connu et ses symptômes mieux identifiés.
Afin de réduire ce risque chez les plongeurs militaires, il est essentiel de pouvoir mesurer les principales variables physiologiques lors de la plongée. À ce jour, seuls quelques modèles d’ordinateurs de plongée civils enregistrent la fréquence cardiaque du plongeur et uniquement celle-ci. Le médecin en chef Olivier et l’ingénieur d’études et de fabrication Bruno, de l’équipe résidente de recherche subaquatique opérationnelle de Toulon, ont donc eu l’idée d’un prototype qui permet des mesures plus complètes : le pneumo-barotachographe (PBO).
Comment ça marche ?
Le prototype se monte sur tout type d’appareil respiratoire, civil et militaire. Il peut être utilisé pendant 24h, jusqu’à 100 m de profondeur. Il enregistre l’ensemble de données respiratoires (pression thoracique différentielle, débit et fréquence ventilatoires), fréquence cardiaque, intensité du palmage et conditions environnementales (profondeur d’immersion, température, inclinaison du plongeur). Toutes ces informations sont accessibles immédiatement au cours de la plongée. Lorsqu’une ou plusieurs variables dépassent un seuil prédéfini, une alarme sonore et visuelle se déclenche et avertit le plongeur et son binôme. Le militaire peut ainsi réagir afin d’éviter un accident.
En savoir plus :
Les améliorations suivantes sont en cours de développement :
La création de cet outil correspond à une recommandation du Bureau Enquête Accidents Défense-mer (BEAD-mer) et de la division expertise et stratégie santé de défense (DIV ESSD) de la direction centrale du SSA. Ce prototype, financé par la mission innovation participative (MIP) a été finalisé en 2018.
Plongée
Phase de test du prototype par les plongeurs
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