Agence de l’innovation de défense
Contractualisé à l’été 2021, l’objectif du projet SKÖLL est de tenter de répondre à deux problématiques entourant les drones : la discrétion et l’endurance. Pour cela, l’Agence de l’innovation de défense (AID), via l'Innovation défense lab, en partenariat avec la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) à Lorient, a évalué le drone solaire SolarXOne de la société XSun sur les capacités générales et les potentialités opérationnelles de ce type de drone solaire d’environ 25kg et l’apport de la technologie solaire.
Un drone qui fonctionne grâce à l’énergie solaire
Le drone SolarXOne fonctionne grâce à un système à double ailes portantes breveté à échelle européenne. Il a la particularité de pouvoir emporter des panneaux solaires, et donc d’être entièrement électrique, ce qui permet de multiplier par trois l’autonomie des batteries. Ce drone présente aussi l’avantage de disposer de 2 emplacements offrant une capacité totale de charge utile d’environ 7 kg.
Le SolarXOne dispose d’une élongation de 100 km et peut voler à une vitesse moyenne de 50 km/h avec des pointes à 125 km/h. Contrairement à un drone dit « classique » qui pourra couvrir une surface de 60 à 80 hectares par jour, ce dernier offre la possibilité de couvrir 1200 hectares en 5h35 de vol. Lors de la première phase d’évaluation réalisée à Lorient en septembre dernier, il a été observé que même après avoir parcouru cette distance, le drone solaire possédait encore 40% de sa batterie.
Les panneaux solaires présents sur le drone permettent par ailleurs de réduire la décharge énergétique des batteries en vol et ainsi de disposer d’une autonomie moyenne entre 6 h et 11 h de vol, en fonction du niveau d’ensoleillement et des conditions d’utilisation.
Crédits photo : XSun
Qui tend à répondre aux besoins opérationnels de la FORFUSCO
Ce drone se situe entre la catégorie des mini-drones (2 à 25kg) et des petits drones (25kg à 150 kilos). Il vise à rester proche des mini-drones mais à disposer de performances (élongation et endurance) équivalentes voire supérieures à des drones de 150 kg. Or les Forces Spéciales ont aujourd’hui besoin de disposer de drones pouvant leur permettre de mener des opérations lorsque les moyens conventionnels ou des moyens alliés plus performants ne sont pas disponibles. La capacité de ce modèle de drone à fonctionner grâce à l’énergie solaire permettant d’allonger le temps de vol présente un réel intérêt pour les Forces Spéciales qui peuvent ainsi gagner en délais d’opérations.
La capacité modulable de ce drone offre aussi la possibilité aux Forces Spéciales d’y mettre plusieurs capteurs selon les besoins en opération. L’utilisation de l’énergie solaire permet de répondre à un besoin de discrétion primordial dans le cadre de leurs missions et de répondre à la limitation technologique des batteries électriques qui ne permettent pas de dépasser les 5 ou 6 heures de vol.
Crédits : Marine nationale
Une deuxième phase d’expérimentation est prévue en Manche avec la Marine nationale pour évaluer les capacités sur des cas d’usages de surveillance maritime. Une dernière phase prévoit d’évaluer les performances en zone chaude.
Ce système pourra s’avérer aussi particulièrement intéressant pour le monde civil dans des missions de surveillance et d’acquisition de données pour la surveillance des routes.
Droits : AID
