Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis le caporal Julien, auxiliaire sanitaire (AUX SAN) âgé de 22 ans. En 2016, j’ai obtenu mon baccalauréat en bureau d’études. Je me suis vite aperçu que cette voie ne me correspondait pas. Aventurier, j’ai décidé de m’engager dans l’armée de Terre. Il y a trois ans et demi, j’ai rejoint le régiment médical. Je fais partie de la première compagnie médico-chirurgicale et plus précisément de la section 3 spécialisée en risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC).
Pour moi, l’avantage d’être auxiliaire sanitaire au sein de l’armée de Terre est de pouvoir être déployé sur tout type de théâtre d’opération (rôle 1 / rôle 2) en tant qu’auxiliaire sanitaire compagnie intégré auprès de régiments des forces.
Au quotidien, dans mon régiment, mes journées sont rythmées par le sport, les instructions, la préparation opérationnelle, etc.
Avant de pouvoir être projetable, j’ai suivi de nombreuses formations. Tout d’abord, j’ai effectué ma formation générale initiale (FGI) au centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) à Montlhéry pour apprendre mon métier de base : être un soldat. Après ces trois mois de formation, j’ai suivi une formation technique de spécialité (FTS) d’auxiliaire sanitaire. Dans l’armée de Terre, notre spécificité est que nous sommes avant tout des soldats, notre spécialité vient ensuite. Cette formation technique de spécialité est dense. On passe notamment le PSE 1 et PSE 2 (premiers secours en équipe niveaux 1 et 2, équivalent au civil), un module opérationnel, le sauvetage au combat, le SAFE MARCH RAYAN (processus de prise en charge d’un blessé - technique OTAN).
Pouvez-vous nous parler de votre expérience opérationnelle ?
J’ai eu l’occasion d’être déployé en missions intérieures et extérieures. En effet, en 2018, j’ai participé à la mission Sentinelle à Paris et à Lyon. En 2019, j’ai eu l’opportunité de partir au Niger durant cinq mois. En 2020, j’ai effectué une mission aux Emirats arabes unis pendant cinq mois également.
Que retenez-vous de la mission des renforts militaires du SSA en Guadeloupe ?
Cela représente ma première mission hospitalière. Toujours prêt, j’ai appris mon départ deux jours avant seulement. Militaire, je fais preuve d’une grande capacité d’adaptation. J’étais ravi de participer à cette mission. En effet, j’ai pu contribuer au combat contre la Covid-19.
En quelques mots, je dirais que je me suis senti utile en contribuant à la guérison des malades atteints de ce virus. De plus, c’est une expérience extrêmement enrichissante de concilier des paramédicaux et praticiens issus des huit hôpitaux d’instruction des armées (HIA) français et des auxiliaires sanitaires de l’armée de Terre. C’est une chance inouïe d’assister des équipes de soins, de faire des prélèvements, des perfusions : actions que je n’aurais peut-être pas eu l’occasion d’exercer lors d’une autre mission. J’ai été guidé par mes collègues. Grâce à eux, j’ai gagné en autonomie et en expertise de soins. J’aime soigner les patients. Chaque jour est différent et nous apporte son lot de surprises. Mon métier est une réelle vocation.
Je dois avouer que le rythme est soutenu. Je n’avais jamais travaillé de nuit. Je n’étais pas dans ma zone de confort. Heureusement, je me suis vite adapté. Le roulement s’établissait de la façon suivante : 2 jours de 12 heures, puis 2 nuits de 12 heures et enfin, 2 jour de repos.
Selon moi, cette mission représentait un combat pour tous. Au-delà de soutenir les forces armées, nous avons aussi apporté notre aide à la population civile sur place. Issu d’un régiment de l’armée de Terre, je me suis vite intégré au sein du SSA. Mes collègues étaient bienveillants à mon égard. L’ambiance était très bonne, c’était un plaisir de participer à cette mission. Le travail commun a forgé cette entente.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Le souvenir d’un patient, très mal en point, qui est resté de nombreuses semaines dans notre service. Avec sa ténacité, cet homme a réussi à s’en sortir et a pu rentrer chez lui.
Si vous deviez conserver une image …
Si je devais conserver une image de cette mission, ce serait : les gestes que j’ai appris en salle de soins et qui ont enrichi mon expérience.
Quels étaient vos projets à votre retour de mission ?
J’aspirais à poursuivre ma carrière militaire, à renouveler mes formations afin de toujours rester opérationnel et in fine d’être déployé en mission intérieure et extérieure.
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