Comme tous les établissements de santé du Grand Est, l’HIA Legouest a contribué et contribue à la lutte contre le COVID-19.
Nous avons voulu savoir comment certains d’entre nous ont vécu cette crise de l’intérieur.
Pour connaitre leur ressenti, à chaud, alors que l’épidémie n’est pas encore terminée, nous vous proposons d’aller à la rencontre de ces personnels qui ont participé à la gestion de la crise.
La Médecin des armées Roxana est médecin infectiologue militaire. Depuis 2018, son activité est partagée entre le CHR de Metz Thionville (site de Mercy) et l’HIA Legouest. Au cours de la pandémie COVID-19 qui concerne au premier chef l’infectiologie, elle a joué un rôle extrêmement important, notamment en tant que conseiller technique auprès de la direction de l’HIA mais également pour son travail en binôme avec l’infirmière hygiéniste.
Vous travaillez sur deux sites distincts : quel a été votre rôle sur chacun d’eux ? La prise en charge des patients était-elle différente ?
En effet, mon rôle sur les deux établissements n’a pas été le même.
A Mercy j’ai participé, avec mes collègues infectiologues civils, à l’organisation complète du service COVID-19, à la réalisation des procédures de prise en charge des patients COVID-19 et à la gestion globale de la crise.
J’ai également donné beaucoup d’avis aux médecins généralistes qui avaient, surtout en début d’épidémie, des questions concernant les symptômes, la durée etc…
A l’HIA, j’ai conduit avec l’infirmière hygiéniste l’organisation des services COVID-19. J’ai également participé à une partie des réunions de crise et aux réunions médicales pour harmoniser les pratiques thérapeutiques (réalisées sur Mercy et sur l’HIA) des patients COVID-19. Enfin, j’ai informé le personnel médical et paramédical en réalisant des entretiens dans chaque service de l’HIA.
Quelles sont les premières mesures que vous avez prises (ou que vous avez fait prendre) à l’HIA dès le début de la pandémie ?
La priorité était la protection du personnel. En plus de la protection par masque, blouse, gants, la « protection » par l’information en insistant sur le caractère rationnel et cohérent des mesures décidées et mises en place dans les différents secteurs de l’HIA. C’était une exigence du médecin-chef et de la cellule de crise.
Nous avons réalisé des affiches avec les symptômes qui devaient alerter le personnel en première ligne.
La procédure avec le parcours du patient suspect de COVID-19, a également été mise en place rapidement, et par la suite, la création des services d’hospitalisation des patients COVID-19.
Un déconfinement progressif a lieu depuis le 11 mai. Quels conseils donnez-vous à chacun pour continuer à lutter contre cette maladie ?
Je conseille d’appliquer les mesures barrières en respectant les instructions gouvernementales. Je recommande à toutes les personnes malades de rester chez elles et de porter un masque si leur sortie est absolument nécessaire.
Par ailleurs, je déconseille fortement le port des gants qui va favoriser la transmission croisée des bactéries. Le lavage des mains ou la friction des mains avec une solution hydro alcoolique (SHA) est à privilégier.
Les mesures barrières fonctionnent et nous protègent : c’est ce qu’enseigne cette crise depuis 8 semaines.
Même si l’épidémie n’est pas terminée, que retiendrez-vous d’une telle crise ? Pouvez-vous d’ores et déjà tirer un bilan ?
Je compare cette crise avec un combat réalisé les yeux fermés car on ne connaissait pas ce virus, surtout au début de la crise.
Au fur et à mesure nous avons fait des progrès mais nous avons encore beaucoup d’incertitudes.
Le bilan est lourd, je pense que la clé pour contrôler une telle épidémie c’est une organisation rigoureuse pour laquelle l’infectiologie est une spécialité structurante.
Il faut absolument poursuivre le respect des mesures barrières en attendant que des traitements efficaces soient validés.
Quel mot, pour vous, définit le mieux cette crise ?
Crise : économique, sociale, sanitaire.
Sources : HIA Legouest
Droits : © Ministère des armées