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Guyane : l’externat avec l’antenne médicale de Cayenne

Mise à jour  : 23/09/2021 - Direction : DCSSA

Témoignage de l’aspirant médecin Ulysse après un stage de huit semaines en Guyane

« J’ai choisi l’antenne médicale de Cayenne afin d’être au plus près de la mission prioritaire du SSA : le soutien des forces ».

À l’École de santé des armées (ESA), chaque élève réalise lors de son externat un stage de médecine générale en antenne médicale. Cette première expérience professionnelle permet d'avoir un aperçu des missions, des responsabilités et des contraintes rencontrées par les futurs médecins militaires.

L‘aspirant médecin Ulysse a eu l’opportunité de passer huit semaines à l’antenne médicale de Cayenne, dont trois en poste isolé.

« J’ai pu constater le remarquable savoir-faire des équipes déployées en Guyane, qui apportent quotidiennement un soutien santé aux trois armées ainsi qu’à la Gendarmerie. Toutes les antennes n’ont pas cet avantage “d’inter-armisation“ dans leur enseignement ».

Bien qu’étant un territoire français, la Guyane est le théâtre de missions opérationnelles telles que la lutte contre l’orpaillage illégal dans le cadre de l’opération HARPIE, la protection du centre spatial guyanais dans le cadre de l’opération TITAN ou encore l’armement de patrouilleurs de la Marine nationale dans le cadre de l’opération POLPECHE.

Après un stage d'acclimatation en forêt encadré par l’antenne du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), il a pu soutenir le 7e Bataillon de chasseurs alpins (7e BCA) sur le poste de contrôle fluvial temporaire de TAMPOK et au camp Lunier à Maripasoula.

« En autonomie partielle, nous disposions d'une pharmacie restreinte, conservée avec les moyens du bord. Notre prise en charge reposait sur notre savoir-faire ainsi que sur les protocoles énoncés dans le guide d'instruction du Centre médical interarmées (CMIA) ».

Les pathologies étaient spécifiques de la Guyane: épines d'Awara (palmier avec de grosses épines), entorses bénignes, syndrome grippal, diarrhées aiguës, déshydratation, plaies, brûlures, piqûres d'insectes, mycoses, syndrome de larva migrans cutanée, morsures de fourmis rouges et de chauve-souris.

Le soutien médical commence dès « le mission brief » avec le conseil au commandement et la prévention des blessures sur le terrain : rappel sur l'importance de l'hydratation, de l'utilisation de compléments électrolytiques, conseils sur le prélèvement et la purification de l'eau, vérification des trousses de soin et de la quantité de comprimés antipaludéens, insistance sur l'intérêt du port des équipements de protection individuel etc.

En tant que médecin militaire, il faut être capable de faire la même chose que les soldats sur le terrain avec la responsabilité du matériel sanitaire en plus. Cela n’est pas toujours des plus facile surtout lorsque le milieu est très accidenté et inhospitalier.

« J'ai beaucoup apprécié la manière d'être, de vivre et de pouvoir s'intégrer avec sa section. Au début, la distance entre les grades est de mise, puis on arrive à se connaître petit à petit et à se faire confiance. Cela ne s'apprend pas dans les livres. C’est cet équilibre qui permet aux soldats de se confier plus facilement et ainsi, de pouvoir prendre en charge leurs blessures avant qu'elles ne s'aggravent ».

« Pour résumer, j'ai pu progresser tout autant sur le plan professionnel que personnel. Cette expérience m’a permis d’acquérir de nombreux outils pour améliorer mon exercice de l'art médical, ainsi qu’une meilleure connaissance de mes limites. Je retiens une vision plus claire du tableau clinique des pathologies infectieuses et parasitaires de la Guyane, ainsi qu’un savoir-être plus mature et plus professionnel avec les soldats et les patients que l’on soutient ».

La Direction interarmées du service de santé (DIASS) de Guyane comprend 74 personnels, dont 52 en mission de longue durée et 22 en mission de courte durée. Ce sont autant de profils, de rencontres et d’histoires qui construisent notre stage et notre vision de l’institution. Ce compagnonnage médical est la fortune du SSA.

 

 


Sources : CMIA Cayenne
Droits : © Ministère des armées