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Décès du médecin en chef Jacques Gindrey, chirurgien militaire à Dien Bien Phu

Mise à jour  : 25/02/2021 - Direction : DCSSA

Le 11 février dernier, le médecin en chef Jacques Gindrey, figure emblématique du Service de santé des armées, s’est éteint à l’âge de 93 ans. Il s’était distingué en tant que résistant dans les maquis de l’Ain et en qualité de médecin militaire pendant la guerre d’Indochine.

Jacques Gindrey est né le 23 février en 1927 à Thorey-sous-Charny (Côte-d’Or). Après des études primaires en Haute-Saône, il passe avec succès le concours d’entrée aux écoles militaires préparatoires (EMP) et rejoint celle d’Autun. En mai 1944, une cinquantaine d’élèves, encouragés par leurs cadres, prennent le maquis et constituent le « camp d’Autun ». Jacques Gindrey devient une figure de la Résistance française. Le 6 juin au soir, en gare d’Ambérieu, dans le cadre du « plan vert » visant à freiner l’avancée allemande, le sabotage de cinquante-deux locomotives et de dix machines-outils constitue le premier acte fort du groupe. Le 10 juillet, lors d’une opération allemande, cinq élèves seront tués et cinq autres blessés, dont Jacques Gindrey.

A l’issue de la guerre et suite à l’obtention de son bac en 1945, Jacques Gindrey prépare sa première année de médecine au Prytanée de La Flèche (Sarthe). Il achève son cursus à l’Ecole du service de santé militaire (ESSM) de Lyon et devient docteur en médecine en 1952. En 1954, il est affecté à l’antenne chirurgicale mobile du médecin-commandant Paul-Henri Grauwin à Dien Bien Phu, un mois avant le début de la bataille. Durant 57 jours et 57 nuits, ce jeune chirurgien soigne et opère les soldats blessés au front, sous les tirs et dans un boyau obscur. L’afflux massif de blessés, sans possibilité d’évacuation aérienne ou terrestre, oblige les médecins des postes avancés à pratiquer des gestes chirurgicaux majeurs. « Le soleil brille… pour tout le monde sauf pour nous » dira-t-il à Grauwin.

Après l’Indochine où il est fait captif, Jacques Gindrey poursuit sa carrière de médecin militaire en Algérie puis à Madagascar. Retraité du Service, il exerce l’art de la chirurgie réparatrice à la Clinique Notre-Dame de Vire entre 1971 et 1989. Il fonde également l’association « Entraide et Solidarités » qui a pour vocation d’aider les plus démunis à se réinsérer professionnellement.

Commandeur dans l’ordre national de la Légion d’honneur, officier dans l’ordre national du Mérite, il est également titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Son parcours exemplaire marque l’histoire du Service de santé des armées.

  

  


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