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POINTS D’IMPACT

Mise à jour  : 31/01/2013 - Direction : SIRPA Marine

Le Cometoc : c’est le Centre opérationnel météorologique et océanographique de la Marine. À sa tête, un spécialiste de l’environnement : le capitaine de corvette Pierre-Yves Daré. Lutte sous la mer ou au-dessus de la surface, l‘officier en charge du Cometoc nous explique les principaux impacts sur les opérations.

LUTTE SOUS LA MER

«La propagation acoustique est fortement influencée par les paramètres hydrologiques que sont la température, la salinité et la pression. La connaissance des fortes fluctuations horizontale et verticale de ces paramètres, induites par la juxtaposition de masses d’eau et la dynamique de l’océan, permet de prédire les portées de nos senseurs, comme les sonras par exemple, et d’optimiser leur emploi selon la mission du porteur (discrétion, protection d’une force navale ou de navires de commerce, contrôle d’un accès stratégique...).

Par ailleurs, du fait de la réflexion des ondes sonores sur les fonds océaniques – qu’il s’agisse de sables, de roches ou de vase - la bathymétrie de la zone et la nature du fond influence la détection acoustique. Il en est de même pour les phénomènes aérologiques, qui induisent un brassage de la couche supérieur de l’océan, et peuvent donc modifier sensiblement la propagation des ondes sonores»

LUTTE AU-DESSUS DE LA SURFACE

«Pour les détections électromagnétiques et infrarouges, tout comme la mise en œuvre de missiles, la météorologie et la géographie restent également deux domaines majeurs.

La propagation des ondes électromagnétiques est fortement influencée par les caractéristiques des couches atmosphériques, notamment par les variations horizontales et verticales des paramètres «température» et «humidité».

Il est donc nécessaire de connaître et de prévoir avec précision, par conséquent à une échelle très fine, les divers phénomènes atmosphériques: cette connaissance permet notamment de prévoir la  présence de « conduits » de propagation., qui sont des tunnels invisibles entre deux masses d’air aux caractéristiques différentes.

De même, en zone littorale, le relief côtier agit fortement sur les capacités des radars ou des émissions radioélectriques. La topographie génère en effet des zones d’ombres ou de brouillage, la nature et la température du sol peut réduire la détection infrarouge.

Enfin, la portée croissante des armes navales et leur intelligence artificielle (autodirecteurs) imposent davantage de données : c’est le cas des missiles de croisière - qui couvre plusieurs centaines de kilomètres en mer, puis sur la terre, pour lesquels l’environnement doit être estimé le plus précisément possible entre le porteur et la cible. Sans une description suffisante, la probabilité d’atteindre l’objectif diminue fortement et le risque de dommages collatéraux augmente.

La complexité croissante des outils militaires impose une connaissance accrue de l’environnement géophysique: sans cette maîtrise qui ne saurait être absolue, l’emploi des senseurs et d’armes pourrait perdre en efficacité.

Pour assurer ce niveau de prédiction de l’environnement, deux facteurs sont indispensables: des outils performants et des marins bien formés pour les servir. Les instruments constituent en d’excellentes capacités de mesure in situ, des bases de données complètes et précises, des modèles de prévision fiables, possédant de très bonnes résolutions spatiale et temporelle, ainsi que des outils d’évaluation des performances des senseurs.

Enfin, cette maîtrise repose sur une expertise humaine solide, visant à pondérer les calculs et à estimer au juste niveau leurs conséquences opérationnelles»


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées