La Marine nationale est active dans la quasi-totalité du spectre des missions de l’action de l’état en mer. A Mayotte, avec la gendarmerie maritime, elle accomplit une mission de surveillance des eaux territoriales autour de Mayotte où des migrants principalement comoriens arrivent par dizaines sur de petites embarcations.
Située à quelque 70 km de Mayotte, l’île d’Anjouan fait partie de l’archipel des Comores, l’un des pays les plus pauvres au monde. Les Comoriens tentent chaque jour de traverser à bord de kwassa-kwassa (petites embarcations de fortune) pour atteindre Mayotte et l’espoir d’une vie meilleure. La Marine nationale, avec l’aide des autres administrations de l’État, participe à la surveillance des approches maritimes du 101ème département français.
L’élément de base navale de Mayotte (ELEBN) est composé d’une quarantaine de marins. Au quotidien, ces hommes et femmes contribuent, entre autres, à la lutte contre l’immigration clandestine.
Engagés auprès des 12 gendarmes maritimes de la Vedette côtière de surveillance maritime (VSM) Odet, mais aussi des moyens nautiques des différentes administrations (douanes, PAF, gendarmerie), les marins assurent tout au long de l’année une permanence à la mer. Afin de répondre au mieux aux exigences de sa mission, le Marine nationale s’est dotée en 2005 d’un poste de commandement où est coordonnée l’action de tous les moyens. Une veille radar y est effectuée. Les opérateurs détectent des pistes suspectes vers lesquelles sont envoyés des intercepteurs de jour comme de nuit. Quotidiennement, des barques transportant des Comoriens en situation irrégulière sont interceptées. Les clandestins sont ensuite reconduits vers Anjouan, capitale des Comores.
En 2012, la surveillance radar et les moyens de l’État ont permis l’interpellation de 412 embarcations représentant plus de 10.600 Comoriens en situation irrégulière.
Faire face
Cependant, au-delà de ces chiffres, les hommes engagés dans cette mission font face quotidiennement à une misère et une pauvreté humaine sans commune mesure. Les conditions dans lesquelles ces Comoriens tentent de rallier le territoire mahorais sont des plus dangereuses et nombre d’entre eux disparaissent en mer (une trentaine de décès en mer estimés en 2012). Sous-motorisées et bien souvent surchargées, ces kwassa-kwassa ne sont pas conçues pour affronter les périls de la haute mer.
Mayotte, est, et demeure, la porte d’entrée pour nombre d’immigrants clandestins, sur la métropole et l’Europe, synonymes de renouveau et d’un avenir plus favorable.
La responsabilité de l’Etat en mer dans cette zone recouvre : la lutte contre l’immigration clandestine par voie maritime ; la souveraineté et la protection des intérêts nationaux (ce qui induit et implique une surveillance des flux et des activités maritimes) et la préservation des ressources halieutiques et la lutte contre la pêche illicite et enfin la protection de l’environnement (notamment faire face à des risques de pollution accidentelles et volontaires). |
Sources : © Marine nationale
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