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Le SSA participe à l’évacuation médicalisée d'un chien militaire

Mise à jour  : 12/02/2021 - Direction : DCSSA

En décembre 2020, le chien militaire Nasky, déployé le long du Maroni dans le cadre d’une patrouille d'action conjointe, fugue en forêt. Quinze jours plus tard, il est retrouvé très affaibli. La première évacuation sanitaire canine par Casa s’organise…

Les chiens militaires des FAG (forces armées en Guyane) sont créancés* aux hydrocarbures afin de détecter cet élément qui ne se trouve pas naturellement sous la canopée guyanaise. Cette faculté olfactive est une aide précieuse à la fouille des sites d’orpaillage illégaux. En effet, les garimpeiros ont pour habitude de cacher leur matériel d’exploitation afin que ces derniers ne soient pas saisis. Lors d’une patrouille, Nasky, chien militaire déployé sur l’opération Harpie, fugue en forêt.

Il est activement recherché pendant la semaine qui suit, nuit et jour, par des militaires des FAG déployés depuis la base opérationnelle avancée (BOA) de Maripasoula mais sans succès. Selon des témoignages, sa présence est signalée près de Papaïchton, un village amérindien situé à environ une heure de pirogue de la BOA.

Quinze jours après la fugue, la gendarmerie de Papaïchton contacte le vétérinaire des FAG pour lui rapporter qu'un chien correspondant au signalement de Nasky est en sa possession. Après transmission de photos au maître du chien, il est hautement probable que Nasky soit retrouvé. Le commandant d'unité de la BOA de Maripasoula envoie trois militaires dont un maître de chien par voie routière pour récupérer le chien à Papaïchton pendant que le vétérinaire des FAG, en liaison avec la cellule transit de l’état-major FAG prépare une mission de récupération médicalisée du chien par voie aérienne. Cette évacuation médicalisée a deux objectifs : confirmer formellement l'identité du chien par lecture de son transpondeur ("sa puce") et assurer sa prise en charge médicale car il est très affaibli. Profitant d’un besoin en ravitaillement logistique, une liaison aérienne par Casa (avion de transport tactique) se profile.

Dès le retour du chien à la BOA de Maripasoula, l'équipe médicale de l’infirmerie assistée d'un maître de chien, effectue un bilan de santé et prodigue les premiers soins en liaison téléphonique avec le vétérinaire. Très amaigri (31 kg au lieu de 39 kg), déshydraté, fiévreux, gravement blessé au genou arrière droit mais ayant de l'appétit et s'abreuvant, Nasky présente un pronostic vital réservé. Des consignes sont données pour "remettre sur pattes" le chien afin qu'il supporte le trajet en avion. Des soins locaux de la plaie sont effectués et pas moins de 200 asticots sont retirés par le médecin et ses assistants du moment.

Le lendemain, le vétérinaire accompagné d’un maître de chien, embarque dans le Casa pour un aller-retour "express" : posés à Maripasoula, ils rejoignent la BOA pour identifier le chien, évaluer son état de santé, le mettre en condition (voie veineuse et perfusion, mise en place d’une collerette) et en cage de transport. En moins d’une heure, le Casa décolle pour Cayenne. Le retour s'effectue sans dommage pour le chien qui, dans le confort du vol retour, parvient même à s'endormir.

Aujourd’hui, le chien est en consultation vétérinaire une à deux fois par jour pour soigner la plaie au genou. Son pronostic vital n'est plus engagé. Cette évacuation médicalisée d'un chien militaire, fait rarissime (une première au sein des FAG), a été rendue possible par l'implication de tous, à l'image d'une évacuation médicalisée humaine. En tant que chien militaire, Nasky a été considéré comme un combattant à part entière.

* Du verbe « créancer », spécifique canin : développer et confirmer les meilleures qualités du chien.

  

  


Sources : DIASS FAG
Droits : © Ministère des armées