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HIA Laveran : quelle organisation face au coronavirus ?

Mise à jour  : 02/04/2020 - Direction : DCSSA

En cette période de crise COVID-19, l’hôpital d’instruction des armées Laveran à Marseille, est en première ligne. Il a dû s'organiser pour être en mesure de faire face à une vague de prise en charge de patients COVID-19. La solidarité observée est forte. L’ensemble des personnels de l’HIA, soignants et non soignants, est mobilisé et de nombreux personnels extérieurs proposent leur aide (dons de nourriture, de masques…).

Les Urgences

Les Urgences de l’HIA Laveran ont revu à la hausse leur capacité d’accueil de potentiels malades Covid- ainsi que nous l’explique le MC Emmanuel, chef de service :.

« En temps normal le service est composé d’un circuit court et d’un circuit long ainsi que d’une Unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). Suite à cette réorganisation il comporte actuellement :

  • Une tente dédiée aux patients ambulatoires positionnée devant l’entrée du SAU. Chaque patient est invité par une affiche à s’auto-trier en s’asseyant d’un côté ou de l’autre dans la tente. Les patients présentant une toux évocatrice d’unCOVID-19 se séparent ainsi des autres. Puis, une équipe de triage, installée dans la salle d’attente principale du SAU est composée d’un chirurgien trieur, d’un adjoint (interne des hôpitaux des armées, des internes civils ou externe – élèves en cours d’études médicales) ainsi que d’une personne chargée de l’enregistrement accueillent les patients. A l’instar des OPEX, le trieur fait entrer les patients ambulatoires par ordre d’arrivée dans la zone de triage et les examine sommairement. Selon les critères établis par « Santé Publique France », il oriente les patients vers la médecine de ville ou vers le praticien de la maison médicale de garde aux heures de la permanence des soins ou vers un retour au domicile ou encore décide de l’entrée du patient dans le SAU pour des examens approfondis. Le trieur reçoit aussi les patients couchés admis par les pompiers ou les ambulances et les oriente dans le SAU vers la filière classique ou vers la filière respiratoire en relation avec les urgentistes.
  • La filière classique, non respiratoire, avec un circuit court et un circuit long. L’UHCD, réduite, a été déplacée en hôpital de jour.
  • La filière respiratoire créée pour accueillir les cas de coronavirus suspectés ou avérés et qui dispose de 10 lits en chambres isolées ».

Chaque patient de la filière respiratoire fait l’objet d’un prélèvement pour un bilan biologique élargi, analysé par le laboratoire de l’HIA Laveran, et d’un scanner des poumons. Les malades sont ensuite pris en charge dans le service de réanimation ou dans le service de soins COVID-19 aménagé au 6ème étage de l’hôpital.

Il va sans dire que cette filière est lourde en termes de procédures et les soignants doivent s’adapter en permanence en fonction des consignes générales, de la veille scientifique et administrative et de la prise en compte des RETEX qui s’écrivent au fil des jours. En plus des soignants dédiés au tri, le personnel a été renforcé par un médecin spécialiste de l’hôpital (en UHCD), des internes des hôpitaux des armées ou interne civils de la filière respiratoire, deux Infirmiers et un aide-soignant du 10ème CMA ainsi que des réservistes.

Le service de réanimation et USC

En cette période d’épidémie de COVID-19, comment s’est préparé le service de réanimation de l’HIA Laveran à la prise en charge des patients graves ?

MP Pierre-Yves, chef de service réanimation et USC : Nous avons renforcé la biosécurité pour protéger les personnels et les patients afin d’éviter les transmissions croisées. Il s’agit d’appliquer des règles de sécurité strictes lors de la prise en charge du patient, ce qui nécessite notamment la formation des personnels à l’habillage et au déshabillage. Nous avons également anticipé la montée en puissance de l’épidémie en réorganisant le service de réanimation qui a doublé sa capacité en lits, (tous placés en box individuel) et peut accueillir jusqu’à 22 patients lourds.

Outre ce travail de mobilisation des locaux et du matériel, qu’en est-il des ressources humaines dont dispose le service ?

MP Pierre-Yves : Nous sommes 5 médecins anesthésistes-réanimateurs (dont 2 sont actuellement en OPEX) et 21 infirmiers. Actuellement, le service bénéficie du renfort de médecins et infirmiers anesthésistes de l’hôpital et d’infirmiers et d’internes des hôpitaux des armées qui ont déjà exercé dans le service. Je dois souligner que tous les soignants montrent une grande disponibilité et sont très impliqués.

Quelle est l’actualité du service ?

MP Pierre-Yves: L’HIA est intégré au Groupement hospitalier de territoire GHT 13, et reçoit les malades du secteur et des communes d’Allauch et de Plan-de-Cuques. Nous avons également accueilli 3 patients de l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse rapatriés par le dispositif militaire d’évacuation médicale aéroportée Morphée. Nous assurons par ailleurs au mois d’avril la permanence opérationnelle Morphée. Deux médecins-réanimateurs renforcent l'élément militaire de réanimation (EMR) de Mulhouse mis à disposition par le SSA pour prendre en charge des patients atteints du COVID-19. Enfin un médecin réanimateur de l’HIA Laveran et deux de l’HIA Sainte-Anne étaient à bord du PHA Tonnerre pour procéder au rapatriement de patients corses qui ont été pris en charge par l’Hôpital de la Timone, l’Hôpital Nord et l’Hôpital Européen.

L’hospitalisation des malades à COVID-19

Le service de pathologies infectieuses et tropicales (PIT), entièrement réaménagé pour recevoir les malades à COVID-19, est divisé en trois zones : la première pour les cas suspects placés en chambre individuelle afin d’éviter les transmissions croisées, la seconde séparée par un sas pour les cas confirmés, la troisième étant la zone de vie et de garde. Si le nombre de malades Covid-19 augmente, le service de pneumologie voisin pourra à son tour être aménagé pour leur prise en charge.

L’équipe médicale, composée de quatre médecins infectiologues, d’un pneumologue, d’infirmiers et aides-soignants (en moyenne deux pour six patients), bénéficie du renfort d’internes des hôpitaux des armées ou civils et d’élèves médecins en 4ème année de l’Ecole de santé des armées (ESA) de Lyon Bron.

Margaux interne civile en infectiologie déclare : « c’est ma première épidémie et cela est très intéressant pour ma spécialité. Dans le service, la communication est bonne et les personnels sont motivés. Je me sens utile car, comme les autres internes, je soulage les personnels de l’équipe. Et c’est d’autant plus important si l’épidémie perdure. »

La MC Hélène, chef de service PIT a tenu à remercier tous les personnels non soignants qui sont impliqués pour libérer l’équipe des problèmes matériels. « Nous pouvons nous focaliser sur notre activité et prendre soin des malades qui restent en moyenne cinq jours dans le service. Un grand merci à tous, soignants et non soignants ! »

  

  

  


Sources : HIA Laveran
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