Accueil | Santé | Actualités | COVID-19 : les réservistes en renfort Santé ... Actualités | COVID-19 : les réservistes en renfort

COVID-19 : les réservistes en renfort

Mise à jour  : 13/05/2020 - Direction : DCSSA

Interview du MCSCN ® Patrick, médecin vasculaire et coordonnateur local de la réserve à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin

Dans le civil, le MCSCN® Patrick est médecin libéral en médecine vasculaire.

Réserviste depuis 33 ans(1), il exerce à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin depuis 2008 comme médecin vasculaire et coordonnateur local de la Réserve. Concomitamment, il assure les fonctions de chef de la section de recrutement et d'information de la réserve militaire (SeRFRéM) de Paris et de point de contact « Réserve SSA » pour la direction du service national et de la jeunesse(2) (DSNJ), et de la Commission Armée-Jeunesse (CAJ).

Sur le plan associatif, il est président délégué et secrétaire général de l’Union nationale des médecins de réserve (UNMR).

Dès le début de la crise, il coordonne avec énergie et détermination l’action de la SeRFRéM(3) qui redouble d’efforts pour recruter des professionnels de santé de réserve de tout statut afin de répondre aux besoins exceptionnels des hôpitaux. Grâce au travail de son équipe, une douzaine de réservistes affectés à l’HIA Bégin sont venus renforcer les rangs du personnel d’active. Une trentaine de réservistes affectés sur d’autres formations d’emploi du SSA ont été mobilisés sur Bégin. Une trentaine de personnels de tous horizons ont été recrutés. Une dizaine de professionnels de santé sont intervenus sous contrat de bénévolat(4). Un élan de solidarité que le MCSCN® Patrick salue chaleureusement.

Le 19 mars 2020, il intègre les équipes affectées aux trois postes de prélèvements virologiques consacrés aux patients peu symptomatiques. Installée sous tentes devant le service d’accueil des urgences, cette filière accueille jusqu’à 120 patients par jour(5).

Comme tous les praticiens qui ne sont pas mobilisés auprès des patients hospitalisés, il est formé au dépistage du COVID-19. A raison de quatre à cinq jours par semaine, il assure la prise en charge de patients suspects(6). Après interrogatoire et examen clinique, il réalise les prélèvements naso-pharyngés nécessaires aux tests virologiques RT-PCR (réaction en chaîne par polymérase). Son « OPINT(7) à lui » en quelque sorte.

Il souligne le professionnalisme et l’expertise des personnels qui l’accompagnent dans sa mission. Ils manifestent beaucoup de bienveillance et d’écoute à l’égard des patients qui présentent un état d’anxiété face à ce virus invisible et capable de tuer même si cela reste dans des proportions tout aussi limitées qu’inacceptables.

La vie du MCSCN® Patrick, depuis le début de cette crise aux conséquences encore inimaginables en février, s’inscrit dans une logique de combat. Lorsqu’il n’intervient pas à l’hôpital, il exerce à son cabinet. La médecine déborde depuis toujours sur sa vie privée. Il lui consacre désormais également ses dimanches et les jours fériés. Son milieu familial subit son dévouement. Mais il sait qu’il peut compter sur le soutien et la bienveillance de ses proches.

Cette crise sanitaire qu’il traverse comme citoyen, professionnel de santé et militaire de réserve lui semble être l’occasion de tirer quelques enseignements : capitaliser les pratiques qui ont démontré leur efficacité ; tirer parti de la capacité d’adaptation des structures hospitalières ; revoir les circuits de fabrication et de stockage des produits stratégiques (masques, équipements de protection individuelle, matériels de réanimation, médicaments, produits d’hygiène courante) ; optimiser la prise en charge des patients lors d’événements graves comme les pandémies, les attaques terroristes par exemple…

Il revient sur les conséquences économiques, politiques, sociales et sanitaires de la crise et s’inquiète des mesures qui pourraient être prises dans les secteurs qui génèrent des rassemblements de foule (transports en commun, activités de loisirs, activités culturelles ou citoyennes…). Il déplore l’inconscience, l’égoïsme et le relâchement(8) qui ont pu être observés depuis quelques temps.

Mais il aime souligner les aspects positifs de cette expérience largement inattendue. Comment ne pas s’émouvoir de l’hommage national rendu tous les soirs au personnel de santé ? Comment ne pas s’interroger sur la tolérance, la générosité et la résilience dont beaucoup ont fait preuve ? Dans cette nation critiquée et accusée de déliquescence, ces belles valeurs ont désormais du sens.

.....................................................................................................................................................................

(1) Le MCSCN® Patrick a d’abord exercé comme médecin adjoint dans les forces.
(2) La DSNJ assure le pilotage de la politique jeunesse du ministère des armées.
(3) La section de Paris est implantée dans les locaux de l’HIA Bégin.
(4) Ces nouveaux personnels ont pu se joindre à l’effort notamment au travers de l’adresse fonctionnelle de la SeRFRéM Paris (accessible via le site des Armées), de SIROCO (le site national pour la Réserve du SSA), de MEDGO (le site du renfort COVID), du CEARH et du relationnel des professionnels travaillant au sein de l’HIA Bégin.
(5) Au sein de cette filière l’hôpital Bégin a mis en place des mesures respectant les distanciations physiques et visant à assurer une protection optimale des professionnels.
(6) Ces espaces permettent d’accueillir des patients correspondants à des cas suspects adressés en ambulatoire par le SAMU-Centre 15 ou se présentant de façon inopinée. Ces patients sont vus par un médecin et subissent un prélèvement qui est envoyé en laboratoire pour recherche du virus.
(7) Opération intérieure.
(8) Non-respect des gestes barrière, non-respect des mesures de confinement…


Sources : HIA Bégin
Droits : © Ministère des armées