Lorsque l'on parle de la diaspora, on évoque tour à tour la communauté somali en exil dans son ensemble avec ses caractéristiques culturelles et sociologiques communes et ses transferts d'argent vers la Somalie et des individus issus de la diaspora, engagés en politique dans des mouvements qui ne sont pas nécessairement représentatifs du point de vue de « la diaspora », si un tel point de vue existe.
Parmi ces derniers, on trouve d'anciens ministres ou hauts fonctionnaires datant de l'époque de Syad Barre qui ont profité de l'exil pour terminer des cycles universitaires. On y trouve également une génération intermédiaire, plus novice en politique mais ayant un bagage éducatif plus important et on commence à y voir des jeunes connaissant à peine leur pays d'origine.
L'engagement en Somalie des différentes composantes de la diaspora ne fait que commencer. Le facteur clanique est un élément essentiel de cet engagement qui peut avoir des conséquences très positives pour des territoires d'origine, mais dans le même temps accroître des déséquilibres territoriaux, des déséquilibres de ressources et d'accès aux ressources et par la même être facteur de conflit.
Concernant la participation au conflit, les montants estimés de transferts ayant participé directement au conflit puis au financement de groupes extrémistes sont infiniment plus modestes que les montants investis dans les activités commerciales ou l'éducation. De même, les très médiatiques jeunes shabaab de la diaspora, s'ils traduisent un malaise réèl, sont restés des cas isolés et ont contribué à accroître les collaborations et la communication au sein de la communauté somali et avec l'extérieur. Ce dernier élément montre la fonction d'articulation de la diaspora entre la situation en Somalie et les États des pays d'adoption dans la compréhension et le traitement de tels phénomènes.